Le RSA ne décourage pas les jeunes de travailler

Publié le par DA Estérel 83

MondeEconomie

 

 

Selon une étude de l'Insee, le RSA n'a pas d'impact sur la motivation des jeunes à rechercher un emploi.

 

Le revenu de solidarité active (RSA) n'a quasiment aucun impact sur le taux d'emploi des jeunes. C'est, en substance, le message livré par une étude de l'Insee, publiée jeudi 27 septembre, qui s'est intéressée aux effets du RSA sur la motivation des jeunes à chercher un emploi. Cet argument est souvent brandi dans le débat sur l'opportunité d'ouvrir le revenu minimum aux moins de 25 ans, qui aujourd'hui n'y ont pas accès.

Pour mener leurs recherches, les auteurs se sont intéressés aux effets du RSA, et du RMI, qu'il a remplacé en 2009. "Le RMI a longtemps été soupçonné de diminuer le taux d'emploi en réduisant l'intérêt financier à occuper un emploi, notamment s'il s'agit d'un emploi faiblement rémunéré", rappellent ainsi en préliminaire les deux auteurs de l'étude,Olivier Bargain, de l'université d'Aix-Marseille, et Augustin Vicard, de l'Insee, avant de démentir cette idée en s'appuyant sur des données de 2004 à 2011.

Les deux chercheurs ont eu l'idée de comparer le taux d'emploi de jeunes de 24 ans à celui de jeunes ayant atteint 25 ans, l'âge minimum requis pour pouvoir bénéficier du RSA. En partant d'un postulat : si le RSA décourage les jeunes detravailler, le taux d'emploi des jeunes de 25 ans devrait être plus faible que celui des 24 ans. Ils se sont toutefois uniquement intéressés aux célibataires sans enfant, ce qui exclut de l'analyse les mères célibataires qui auraient àassumer des coûts de garde d'enfants en cas de reprise d'emploi. Par ailleurs, ils ont écarté de leur champ le "RSA jeunes", en raison du nombre très limité de bénéficiaires (à peine 8 000 personnes en janvier 2011).

LÉGER EFFET SUR LES MOINS DIPLÔMÉS

Circonscrit aux célibataires sans enfant, leur étude montre en tout cas que le revenu minimum n'a presque aucun effet sur l'emploi. Parmi les jeunes ayant un diplôme supérieur au CAP ou BEP, "aucune rupture dans les taux d'emploi lors du passage à 25 ans n'apparaît", ont-ils caculé.

Tout juste les auteurs constatent un effet sur les jeunes les moins diplômés (niveau brevet et moins), évaluant que "2 % à 3,4 % des jeunes allocataires du RMI de 25 ans auraient été découragés de travailler" entre 2004 et 2009. Et encore, selon l'étude, cet effet disparaît après la mise en place du RSA en 2009, qui a permis de cumuler activité partielle et maintien de l'indemnisation.

Si les deux chercheurs précisent bien que leur étude "ne préjuge évidemment pas de l'effet qu'aurait l'extension du revenu minimum à des tranches d'âge plus jeunes", elle vient clairement contredire l'un des principaux arguments des opposants à l'extension du RSA aux moins de 25 ans. D'autant plus que les deux auteurs ajoutent à leur étude une comparaison européenne qui montre que la France est la seule, avec le Luxembourg, à réserver son revenu minimum aux plus de 25 ans. 

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