Primaire PS : Martine Aubry mobilise son réseau d'élus

Publié le par DA Estérel 83

LeMONDE

 

 

Le document fait quatre pages. Sur les deux dernières, des informations pratiques sur la primaire. En page 2, les principales propositions de Martine Aubry. En une, un texte de Michel Destot, le maire de Grenoble, expliquant pourquoi il la soutient. D'ici au premier tour, le 9 octobre, tous les habitants de la ville en recevront un exemplaire.

A huit jours de la primaire, M. Destot en est convaincu : "Beaucoup d'électeurs veulent voter, mais ils ne savent pas encore pour qui. Or, nous les maires, sommes généralement très écoutés. Il est donc capital que, dans la dernière ligne droite, nos administrés sachent qui nous soutenons."

"Rocardo-strauss-kahnien" rallié à Mme Aubry, Michel Destot mise d'autant plus sur la mobilisation des élus, dont il est chargé au sein de l'équipe de campagne de la maire de Lille, que celle-ci compte parmi eux de nombreux soutiens. Tableau Excel sous les yeux, M. Destot aligne les chiffres : parmi les maires de communes de plus de 3 500 habitants, il en a recensé 434 qui soutiennent Mme Aubry, contre 386 en faveur de François Hollande.

Auprès des autres catégories d'élus locaux, le rapport de force serait également favorable à la maire de Lille. Parmi les conseillers généraux, elle compterait ainsi 500 soutiens, soit 67 de plus que son principal rival. Quant aux conseillers régionaux, ils seraient 247 à la soutenir, soit 55 de plus que M. Hollande.

Parmi les maires qui vont afficher leur soutien à Mme Aubry à travers une lettre adressée à l'ensemble de leurs administrés, on trouve Jean-Claude Antonini à Angers, ou Claude Dilain à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Une telle initiative sera prise également dans de petites villes. "Pour une élection inédite, rien ne vaut un courrier personnalisé", explique ainsi Jean-Luc Fichet, sénateur et maire de Lanmeur (Finistère), 2 000 habitants.

Cette initiative, toutefois, ne sera pas suivie partout. Dans le 12e arrondissement de Paris, par exemple, Michèle Blumenthal se dit sceptique : "Une lettre place celui qui la reçoit dans une position de sujet. Pour ma part, je préfère discuter sur le terrain : ça met davantage l'électeur dans une position d'acteur."

Comme cela leur a été suggéré par l'équipe de campagne de Martine Aubry, beaucoup de maires ont, ces dernières semaines, multiplié les envois de lettres à des catégories spécifiques. "Nous avons mis à leur disposition un kit de 26 lettres-types à destination de différentes catégories", confirme François Lamy, directeur de campagne de la maire de Lille. Chaque courrier se présente sous la forme d'un argumentaire qui met l'accent sur les propositions de la candidate dans un domaine spécifique (enseignement, santé, logement, etc.). "L'idée est également de rappeler ce que Martine a déjà dit ou fait dans tel ou tel domaine, afin de mettreen relief la cohérence de son parcours", explique M. Lamy.

La diffusion de ces lettres, en réalité, a été inégale. A Rennes, Daniel Delaveauconfie qu'il "n'a pas utilisé les lettres du kit", mais qu'il a préféré "écrire aux membres de [son] comité de soutien aux dernières municipales", soit "quelques centaines de personnes". Au Mans, Jean-Claude Boulard a ciblé les jeunes et les professionnels de santé. "C'est en tant que rapporteur des lois sur les 35 heures et sur la couverture maladie universelle que j'ai travaillé avec Martine Aubry. Il me paraissait donc logique de mettre l'accent sur ces domaines, que je connais et qui sont ceux sur lesquels je peux parler des compétences de Martine", explique M. Boulard.

 DES "APER'AUBRY"

Cette tendance des élus à cibler les électeurs auprès de qui ils estiment avoir une légitimité particulière se retrouve ailleurs. A Montpellier, par exemple, Hélène Mandroux, ancienne médecin généraliste, est récemment allée tracter devant l'hôpital Lapeyronnie, à 5h30 du matin, quand les équipes de nuit passent le relais aux équipes de jour.

Que ce soit ou non sous la forme d'une lettre à leurs administrés, les "aubrystes" sont bien décidés, en vue du sprint final, à amplifier les actions de terrain, qu'ils ont privilégiées ces dernières semaines, à la différence des partisans de François Hollande. Concevant la campagne de la primaire comme une "campagne municipale", ils promettent une multiplication des initiatives dans les tout derniers jours de campagne.

A Montpellier et à Paris, plusieurs "cafés citoyens" seront ainsi organisés à la veille du scrutin. En Provence, des "aper'Aubry" sont prévus à l'heure du pastis. Dans le Sud-Ouest, la tradition des banquets républicains sera réactivée.

"ON SERA DEVANT AU PREMIER TOUR"

"On est dans une phase où on mobilise nos troupes, et c'est notre force par rapport aux autres candidats, explique Jean-Marc Germain, directeur de cabinet de MmeAubry. Nous, nous sommes énormément soutenus par les élus locaux qui, dans la dernière ligne droite, sont en train de mobiliser. Tout ça se déclenche maintenant."La mobilisation de terrain fera-t-elle mentir les sondages ? "Ce ne sont pas des initiatives qui font bouger les enquêtes d'opinion, mais qui font bouger les votes, assure M.Germain. Ça peut représenter 500 000 voix."

L'équipe de Martine Aubry, adepte de la méthode Coué, en est persuadée: "On sera devant au premier tour." Pour ce faire, outre "des surprises" et le soutien de nouvelles catégories professionnelles et de personnalités, la maire de Lille, dans ce sprint final, va également tenter de ratisser sur sa gauche. "Nous devons conforter une marque, une identité personnelle et une ligne politique, estime Guillaume Bachelay, chargé des discours de Mme Aubry. Ce n'est pas le concours Lépine du 'coup' !"

Dans un sursaut, la gauche du PS, derrière Benoît Hamon, vient ainsi, sur le site Mediapart (accès gratuit), de lancer au "sympathisant écologiste, communiste, front de gauche, républicain", au "syndicaliste" et au "militant associatif, altermondialiste, humanitaire, engagé dans le combat pour les droits de l'homme et la lutte contre le recul des libertés fondamentales", un appel à voter Aubry "qui n'oublie pas qu'elle est socialiste avant d'être gestionnaire".
 

"Nous avons une légitimité très forte dans la gauche, grâce à notre présence dans la lutte contre le TCE [traité constitutionnel européen] ou dans les mouvements sociaux, explique M. Hamon au Monde. Nous voulions rappeler que les garanties sur les services publics, les salaires, l'ordre public social, seront beaucoup plus fortes si Martine Aubry est présidente."

Pas sûr, néanmoins, que les liens tissés à la gauche du PS suffisent à assurer la mainmise de Martine Aubry sur ce segment de l'électorat. Mercredi, après le deuxième débat télévisé de la primaire, Jean-Luc Mélenchon, sur son blog, a fait part de sa "sympathie spontanée" pour deux candidats PS. Mais il s'agissait deSégolène Royal et d'Arnaud Montebourg, les deux seuls qui, selon lui, "ont parlé dru".

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On est en droit de se demander ce que fait La Haute Autorité des Primaires, car enfin , il y a disproportion de moyens entre les candidats, que des élus prennent position à titre personnel fait partie du jeu, mais que certains de ces élus à l'exemple de Mr DESTOT envoient une lettre à chacun de ses administrés en donnant une quasi consigne de vote est proprement scandaleux. Ou sont les primaires irréprochables ?

Au moment où on parle de malettes de billets qui circulent, au moment ou les affaires sont dans le feu de l'actualité, on ne peut que s'interroger sur les différences de moyens entre les "élus des sondages" et les "petits" candidats (ou supposés tels).

A la lecture de cet article du monde, il y a comme un malaise et à la place de ces "têtes de séries" je me poserais des questions quant à la réaction des électeurs, gare aux surprises et retours de bâton.

Signature Serge

 

P.S: hormis les sous-titres , les passages soulignés en gras sont de mon fait

Publié dans Elections

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