Moi aussi, j’veux faire avocat !

Publié le par DA Estérel 83

Coulisses de Sarkofrance

 

 

La polémique enflera-t-elle suffisamment pour faire éclater la dite mesure ?

Le 4 avril dernier, la République irréprochable de Nicolas Sarkozy avait publié un fichu décret qui dispensait "les personnes justifiant de huit ans au moins d'exercice de responsabilités publiques les faisant directement participer à l'élaboration de la loi" de "la formation théorique et pratique et du certificat d'aptitude à la profession d'avocat". En d'autres termes, les anciens ministres et parlementaires pourront plus facilement devenir avocats sans la formation ni les examens habituellement nécessaires.

Des élus de droite comme de gauche sont déjà devenus avocats.

1. Faciliter l'accès dérogatoire à une profession n'est pas réservée aux élus. Valider l'accès à un diplôme (et donc un métier) par la validation d'une expérience plutôt que d'une formation est par ailleurs une démarche insuffisamment développée en France.

2. L'ordre des avocats de Paris a bien fait de dénoncer un grave dysfonctionnement aggravé par cette nouvelle disposition, en s'inquiétant de l'absence de tout "examen de déontologie, imposé aux nouveaux entrants dans la profession" . Sans doute a-t-il le remord tardif. Le risque de conflit d'intérêts est manifeste.

3. Moi aussi, j'veux faire avocat! Je travaille depuis bientôt 20 ans, dans un secteur sans rapport avec la chose. Malheureusement, je n'ai jamais été élu, ni été ministre. Pourtant, j'ai souvent pratiqué le droit. Si le gouvernement avait préféré ouvrir l'accès à la profession d'avocat en définissant le niveau d'expérience dans le domaine juridique pour dispenser en tout ou partie de la formation nécessaire, la démarche aurait été louable.

Mais non.

Il a préféré créer un nouveau privilège pour quelques catégories soigneusement identifiées.

Triste Sarkofrance.

Minable jusqu'au bout.

 

Publié dans Affaires

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