L'ex-patron de PIP se remet à la fabrication d'implants mammaires

Publié le par DA Estérel 83

LeMONDE

 

 

 

Jean-Claude Mas, 72 ans, présenté comme une espèce de "professeur Nimbus" par ses anciens employés, est visé en France par deux enquêtes judiciaires "pour tromperie aggravée" et "homicides involontaires".

 

ean-Claude Mas, fondateur de l'entreprise PIP – dont les implants mammaires portés par plus de 30 000 femmes en France sont mis en cause dans huit cas de cancer, dont un mortel – a l'intention d'ouvrir une nouvelle société de fabrication de prothèses, révèle Nice-Matin jeudi 29 décembre.

La société France Implant Technologie (FIT), créée en juin au nom de ses deux enfants, Nicolas Lucciardi, 27 ans et Peggy Lucciardi, 24 ans, a élaboré un plan de relance de la production à La Seyne-sur-Mer. L'ancien patron apparaît dans son organigramme en tant que "consultant technico-commercial". Deux anciens cadres de PIP occupent également des fonctions de responsabilité dans les secteurs de la production et de la surveillance de la qualité.

Domiciliée chez leur mère et ex-compagne de Jean-Claude Mas à Six-Fours-les-Plages, dans le Var, FIT n'aurait, selon Nicolas Lucciardi, "aucun rapport avec Jean-Claude Mas et PIP". Son objet social officiel est, selon les documents déposés au greffe du tribunal de commerce, "la conception, la fabrication et la commercialisation de dispositifs médicaux et de tous produits de bien-être",rapporte Elle.fr.

 400 PROTHÈSES PAR JOUR

France Implant Technologie se propose de "vendre à très court terme plus de 60 000 implants par an", avec un chiffre d'affaires de plus 6 millions d'euros. "A ce jour, nous disposons des locaux de production, du matériel de production et d'une implantation en zone franche""l'équipe est en grande partie constituée" et "les partenariats commerciaux noués", précise le "business plan" selon Elle.

Le document prévoit la production de 400 prothèses de gel de silicone par jour par une vingtaine de salariés sur l'ancien site de production de PIP de La Seyne-sur-Mer. Au terme d'un investissement initial de deux millions d'euros, la phase de déploiement est programmée pour juin 2012. FIT vise en priorité les marchés sud-américain et chinois, mais lorgne aussi le marché européen via des pays comme le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Italie, la Suisse et l'Allemagne. Les prospectives financières de FIT font apparaître un tarif inférieur de 10 % par rapport à la concurrence pour des coûts de production inférieurs de 30 %.

>> Lire le zoom sur "L'entreprise Poly Implant Prothèse, à l'origine du scandale des prothèses mammaires"

Toutefois, contacté par l'hebdomadaire féminin, Nicolas Lucciardi assure " que ce projet ne s'est pas concrétisé en raison, c'est évident, du tapage médiatique"autour de PIP. "Il est complètement tombé à l'eau" et "ne verra pas le jour", a-t-il ajouté.

LA DÉFENSE DE JEAN-CLAUDE MAS

Jean-Claude Mas, également visé par un avis de recherche d'Interpol concernant un accident en état d'ivresse au Costa Rica, est resté introuvable pendant les premiers développements de l'affaire des prothèses PIP. Sa défense commence à se constituer, justifiant l'utilisation d'un gel défectueux par une simple "démarche capitaliste" visant à réduire les coûts de fabrication des prothèses.

Le 27 décembre, son avocat, Me Haddah, a également déclaré que l'ancien patron n'avait jamais été charcutier, comme l'ont évoqué plusieurs médias, et n'était pas non plus un homme mystérieusement "introuvable", puisqu'il résidait toujours en France, dans le département du Var.

Me Haddah souligne que son client a toujours répondu aux convocations de la justice et qu'il a été placé en garde à vue à deux reprises, en novembre 2010 puis en octobre 2011 dans le cadre des enquêtes sur les prothèses en France. "Il s'est expliqué lors de ces auditions et attend sans problème une nouvelle convocation de la justice", du magistrat du pôle santé de Marseille en charge du dossier de Poly Implant Prothèse (PIP).

L'ITALIE ET LA BOLIVIE À LA RECHERCHE DES PROTHÈSES PIP

Après la France, le Brésil et la Grande-Bretagne, c'est au tour de l'Italie et de la Bolivie de prendre des mesures pour recenser les implants mammaires de la société française Poly Implant Prothèse. Les autorités sanitaires italiennes vontdemander aux hôpitaux et cliniques de la Péninsule de leur fournir la liste des femmes ayant reçu des prothèses PIP. Le ministre de la santé, Renato Balduzzi, a fait savoir jeudi que les établissements n'ayant pas eu recours aux prothèses PIP seraient invités à en faire la déclaration.

En Bolivie, les autorités vont renforcer le contrôle des centres de chirurgie esthétique, et ont offert une opération gratuite aux éventuelles porteuses de prothèses mammaires défectueuses PIP, bien que celles-ci soient officiellement interdites en Bolivie. Le vice-ministre de la santé, Martin Maturano, a indiqué que les services régionaux de santé vont effectuer des interventions de terrain pour vérifierles autorisations et les produits des centres esthétiques du pays, mais aussi"protéger des personnes qui auraient reçu ces prothèses".

Les implants mammaires de la société PIP étaient exportés dans 65 pays, et largement en Amérique du Sud.

Publié dans Affaires

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