TAXE SUR LA PAUVRETÉ, LA PROVOCATION DE TROP

Publié le par DA Estérel 83

La-Marseillaise.jpeg

 

19-10-2011
 

 

Pour le PCF, « les tartuffes de l’UMP ont décidément un problème avec ceux qui sont les principales victimes de leur politique ». ARCHIVE ROBERT TERZIAN
Pour le PCF, « les tartuffes de l’UMP ont décidément un problème avec ceux qui sont les principales victimes de leur politique ». ARCHIVE ROBERT TERZIAN
Le jour où le monde refuse la misère, la mairie de Marseille criminalise les SDF. Réactions.

 

 

« Trop, c’est trop », n’en revient pas Rencontres tsiganes, « ça dépasse tout et pourtant, on était déjà passé par-delà les bornes de la décence », selon la Fondation Abbé-Pierre, « atterrant », pour Médecins du monde, « une déclaration de guerre », d’après Europe Ecologie-les Verts, « misérable » estime le PCF, enfin, « insupportable et inacceptable », pour le Modem. Quant à la LDH, c’est par voie de justice qu’elle entend contre-attaquer. 
    C’est une droite entièrement décomplexée qui s’est exprimée lundi, journée mondiale du refus de la misère, dans l’hémicycle du conseil municipal pour infliger une punition et une humiliation de plus à ceux qui n’ont déjà plus rien. La mendicité est désormais passible d’une amende de 38 euros sur certaines zones marseillaises et l’argument invoqué est une fois encore « la sécurité publique ». 
    Encore une fois, on veut faire rimer précarité avec dangerosité. Même au moyen âge, les autocrates n’avaient pas osé aller jusque-là, tolérant glanage et grappillage. Jean-Claude Gaudin, maire (UMP) de Marseille, via son adjointe Caroline Pozmentier, cherche ainsi à flatter un président en porte-à-faux avec sa promesse « zéro SDF » et à gommer l’échec de leur propre politique.

Contre-offensive à base de procès et de désobéissance 
    Chez Médecins du monde, le Dr Philippe Rodier en tombe le menton : « C’est la bêtise qui le dispute à la volonté manifeste de nuire. » Et de compléter : « Une fois de plus, on traite le problème de l’exclusion et de la précarité par leur pénalisation : la marque d’un gouvernement qui n’est capable que d’effets cosmétiques. » Alain Fourest, le président de Rencontres tsiganes, s’insurge également devant cette mesure aberrante qui veut taxer les pauvres. « Comble de l’hypocrisie » quand le maire « fait publier un arrêté au moment où nous lui demandons d’honorer sa promesse d’une table ronde » sur la situation des familles roms. « Comble du cynisme » quand cet arrêté « prend effet le 17 octobre », écrit l’association dans une lettre ouverte au maire et où ses membres promettent « de ne pas rester tranquilles ». 
    Pas tranquille du côté de la LDH non plus, qui « attaque le texte en justice », annonce, déterminé, Pierre Henri Arias, président du secteur Marseille-centre. Et même carrément agités pour les compagnons d’Emmaüs qui répondent par une provocation à la provocation.
    Sur le plan politique, pas de dupes. Le PCF condamne cet arrêté « cruel » en soulignant que « les tartuffes de l’UMP ont décidément un problème avec ceux qui sont les principales victimes de leur politique » et rappelle quelques antécédents dont « l’arrêté anti-glanage pris par le maire UMP de Nogent-sur-Marne ». Sébastien Barles, pour EE-LV, s’indigne : « C’est décidément une véritable guerre contre les plus démunis à laquelle se livrent les élus de la majorité. » Et le Modem exprime sa colère : « En pleine crise économique et sociale, Jean-Claude Gaudin n’a trouvé d’autre réponse à la détresse humaine que de s’acharner sur les victimes en les menaçant de contravention. » 
    Plus ambiguë la position de Patrick Mennucci, maire PS des 1er et 7e arrondissements, qui se déclare « favorable à l’interdiction de consommation d’alcool sur la voie publique » mais trouve l’arrêté « mal ficelé ». Une posture plutôt décalée par rapport à sa fédération de son parti qui « s’insurge contre l’adoption de cet arrêté » qui « stigmatise les pauvres au lieu de combattre la misère ».

Publié dans Société

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article