La guerre des pauvres

Publié le par DA Estérel 83

Coulisses de Sarkofrance

 

 

C'est presque une loi du genre. Le fait divers surgit sur nos écrans via je-ne-sais-qu'elle alerte ou sur l'onde d'une radio d'informations.

Il faut le suivre, heure après heure, pour comprendre si l'on a bien tous les éléments. Mais parfois, on réagit trop vite. Sur Sarkofrance - le blog principal - j'avais pris l'habitude d'attendre une journée ou deux, quitte à rater l'emballement médiatique et le coup de chaud de la polémique.

Cette fois-ci, j'ai brièvement rapporté l'affaire:

Comme Yann, j'ai eu froid dans le dos.

"Plusieurs habitants et riverains d'une cité de Marseille ont contraint à la fuite, jeudi dans la soirée, des familles roms installées à proximité et incendié les restes de leur campement, sans violences physiques, apprend-t-on vendredi 28 septembre de source proche de l'enquête. Les policiers sont arrivés sur place vers 19 heures afin de séparer une trentaine d'habitants mécontents et les familles roms, qui ont reflué avec caravanes et véhicules, laissant quelques affaires qui ont été incendiées dans la soirée, selon la même source, qui a précisé qu'aucune interpellation n'avait été effectuée en l'absence d'agression physique. (...)."

Quelques jours plus tard, d'autres informations s'étaient accumulées pour contredire et corriger notre impression à chaud. Les Roms avaient déjà été expulsés par la police. Puis il y a eu cet article, dans RageMag, qui livrait un autre éclairage:

Étrangement, l’idée n’est pas venue à l’esprit des « redresseurs de tous les torts » qu’il s’agissait d’un épisode banal de cette concurrence entre pauvres qui ne manquera pas de se généraliser, sous l’effet d’une crise destinée à durer.

(...) Ainsi, les premiers, emmurés dans une immobilité qu’ils n’ont plus d’autre choix que de chérir et de défendre, rejettent les seconds dans une errance perpétuelle, qu’ils n’ont plus d’autre choix que de revendiquer comme si c’était un art de vivre. Tout cela pour le plus grand bonheur d’une bourgeoisie trop heureuse de pouvoir se draper dans  une  indignation commode, prouvant, comme le supputait Marx, combien le sous-prolétariat lui est un utile supplétif.

J'applaudis.

A froid.

Publié dans Société

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