Marine Le Pen a gagné sa journée

Publié le par DA Estérel 83

Ze Rédac

 

 

Par Beaumarchais

Marine Le Pen sur iTele alors que l'arrestation du tueur de Toulouse est en cours

En frappant fort dès potron-minet sur iTélé, après deux jours d’abstinence médiatique et en plaçant la question islamique au cœur du débat public en faisant bien sûr le lien avec l’insécurité, en réclamant un referendum sur la peine de mort, Marine Le Pen savait ce qu’elle faisait et le moment où elle le faisait. 

Elle cueillait au réveil des Français encore abasourdis par la violence de Toulouse et de Montauban, qui cherchaient des explications, et qui venaient de découvrir, en écoutant les nouvelles du matin, que le tueur dont on ne savait pas encore qui il était la veille au soir, était assiégé par la police dans son appartement. Qui apprenaient même son prénom et son nom : Mohamed Merah.

Si chacun a pu faire le raisonnement que la piste du fanatique d’extrême-droite, évoquée la veille, n’était pas la bonne, Marine Le Pen, la première – avec Claude Guéant dans son rôle de ministre de l’Intérieur – a mis le doigt sur ce qui semble être encore à cette heure la réalité : les meurtres en série sont le fait d’un extrémiste islamiste.

Elle l’a fait avec une jouissance visible qui a marqué ceux qui l’ont vue à l’écran. Comme elle l’a dit, ses thèses de toujours sur la menace islamiste et sur le laxisme de la République pour la combattre, étaient ainsi validées. Elle ne l’a bien sûr pas avoué mais nous avons bien senti, à voir son visage à peine contenu de contentement, la part de soulagement qui existait également chez elle. Comme l’a très bien expliqué Hemingway dans un précédent article, sa mort politique – au moins pour cette présidentielle – aurait été signée si le tueur avait été issu des mouvances d’extrême-droite.

Marine Le Pen a donc donné, avant tout le monde, l’explication –  d’après elle la seule possible bien entendu – du drame survenu et les conséquences qu’il doit entraîner sur les plans de la maîtrise de l’immigration, de la lutte contre l’islamisme et du traitement de l’insécurité. L’éternelle réthorique frontiste, servie par la fille comme elle l’était par le père. L’amalgame comme raisonnement, le bon sens franchouillard comme argument massue. Et en ligne de mire, son score de la présidentielle et la lutte mortelle engagée avec Nicolas Sarkozy pour la conquête d’électeurs balançant entre elle et lui.

Objectif atteint pour Marine Le Pen. Pas de contradiction du côté de la gauche qui a refusé avec un grand sens des responsabilités qui la rend digne d’exercer le pouvoir, de provoquer ou d’entretenir quelque polémique que ce soit à l’heure du deuil et d’une opération de police particulièrement dangereuse.

Quant à Nicolas Sarkozy, drapé dans la dignité de sa fonction présidentielle, habillé en père protecteur de la Nation qui prend la main d’une mère d’une victime du tueur, à l’opposé de celui qui, il y a quelques jours encore comme candidat, voulait fermer les frontières pour prémunir la France de l’arrivée massive d’ immigrés décidément trop nombreux et responsables de tous nos maux, il a dû, en maître absolu du grand écart, se positionner en contre-pied de Marine Le Pen.

A deux reprises, de l’Elysée ce matin, de la caserne de Montauban cet après-midi, il a appelé à ne pas faire d’amalgame entre la folie meurtrière d’un terroriste et la communauté musulmane de France dans son ensemble. Et donc à quitter le champ de jeu frontiste qu’il tentait d’occuper depuis sa déclaration de candidature.

Il est vraiment temps que la campagne reprenne ses droits et que tous les candidats retrouvent leur liberté de parole.

Publié dans Elections

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