De l'électricité dans l'air électoral

Publié le par DA Estérel 83

CL11112010

 

 

Si en matière d'instrumentalisation, entre gauche et droite, on frise le nul parfait, la surenchère à l'indignation continue également à mobiliser les deux camps.

 

Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a de l'électricité dans l'air électoral de cette fin de mois de novembre ! A peine sortis du psychodrame de l'accord avec les Verts, accord que Nicolas Sarkozy s'est fait un plaisir de dénoncer comme de pure «folie», voici que les socialistes se font à nouveau flinguer à tout va, cette fois-ci sur leur proposition d'autoriser les étrangers à voter aux élections locales. Depuis ce week-end, à droite comme gauche, c'est à qui s'indignera le plus fort !

Et pourtant le projet n'est ni nouveau - le PS l'a dans ses cartons depuis plus de trente ans et Jospin l'avait même fait voter à l'Assemblée avant que la majorité sénatoriale d'alors ne le bloque... - ni franchement iconoclaste puisque nombre de pays européens l'ont déjà mis en oeuvre. Nicolas Sarkozy ne s'y était-il pas dit favorable en 2005 ?

Alors pourquoi tant de bruit et de fureur ? La faute à Nicolas Sarkozy accuse la gauche. Laquelle dénonce un nouveau reniement et le retour de cette technique de clivage qu'aime tant à utiliser le président. Du tout, plaide-t-on à droite. Et Bruno Le Maire, en charge du projet de l'UMP pour 2012, de défendre mordicus le «lien entre la citoyenneté et le vote». Et Claude Guéant d'expliquer à son tour que devenu président Nicolas Sarkozy a eu la sagesse de revoir sa position. Au point d'affirmer désormais que cette idée est «hasardeuse» ?

A gauche on ne voit là qu'une nouvelle instrumentalisation des étrangers question de draguer les électeurs du FN. C'est peut-être oublier un peu vite que cette fois-ci c'est bien le Sénat, désormais à gauche, qui en décidant d'examiner le 8 décembre prochain une proposition de loi a remis ce sujet sensible sur le tapis. En sachant pertinemment en plus qu'il n'a aucune chance d'aboutir avant la présidentielle puisque l'actuelle assemblée devrait y donner son feu vert...

Si en matière d'instrumentalisation, entre gauche et droite, on frise le nul parfait, la surenchère à l'indignation continue également à mobiliser les deux camps. Avec toujours dans le rôle du parfait porte-flingue de Nicolas Sarkozy l'inoxydable Claude Guéant qui dimanche soir, n'a pas hésité à donner dans le gros mensonge en glissant sur son ton le plus grave qu'il n'avait «pas envie de voir en Seine-Saint-Denis, la majorité des maires devenir étrangers».

Et tant pis si le ministre de l'Intérieur fait semblant d'oublier que le projet socialiste n'envisage même pas qu'un simple adjoint soit de nationalité étrangère. Face à une telle manip, pourquoi le porte-parole du PS, Benoît Hamon, se sent-il obligé d'en rajouter en expliquant que la question de l'ouverture de ce gouvernement à des ministres issus du FN ne se posait même plus «puisque Claude Guéant remplissait parfaitement ce rôle» ? Il aurait pu se contenter du sondage BVA-Le Parisien d'où il ressort que 61 % des Français sont favorables à un tel vote.

Publié dans Elections

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