Avec le contrat de génération, Hollande veut répondre à "une situation d'urgence"

Publié le par DA Estérel 83

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François Hollande, le 1er juin, salue les salariés de Supratec dans l'Essonne.

 

"Je suis allé à Washington, à Chicago, à Berlin, mon rêve était de venir à Bondoufle", affirmait, vendredi 1er juin, François Hollande devant la cinquantaine de salariés présent sur le site de Supratec, dans l'Essonne, à l'issue d'une rencontre avec les représentants du personnel sur le thème du "contrat de génération". Saluant cette innovation sociale, le président de la République a évoqué son projet visant à favoriser l'emploi des jeunes et le maintien en activité des seniors, il a précisé les modalités de ce nouveau contrat.

Proposition phare de son programme qu'il avait défendue durant la campagne présidentielle, le dispositif permettrait à une entreprise embauchant en CDI un jeune de moins de 25 ans, placé sous le tutorat d'un senior de plus de 55 ans, de bénéficier pendant cinq années maximum d'exonérations de charges sur les deux salaires (totale pour celui du jeune, partielle pour le senior).

INNOVATION SOCIALE

Pour son premier déplacement en France depuis son élection, François Hollande avait choisi cette entreprise familiale aux multiples activités pour l'industrienotamment aéronautique (fabrication d'étiquettes, assemblage par collage...) en raison de son expérience en matière de transfert de compétence.

Depuis près de cinq ans, ce groupe de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires et de 250 salariés, présidé par Jean-Marie Jestin, développe le tutorat. Il permet à des personnes proches de la retraite de travailler avec des jeunes embauchés pour les former et communiquer progressivement leurs savoirs.

"Je voulais démontrer d'abord que le contrat de génération ne pouvait pas être une formule qui s'appliquait mécaniquement à toutes les entreprises, mais qu'elle devait être adaptée à chacune des situations", a déclaré le chef de l'Etat. "La négociation qui va s'ouvrir dans le cadre de la conférence sociale permettra detrouver les meilleures incitations pour cette alliance des âges", a-t-il ajouté. "Le cadre législatif devra avoir la souplesse nécessaire pour permettre son adaptation dans toutes les entreprises", a-t-il prévenu.

 2 À 3 MILLIARDS ANNUELLEMENT

D'autre part, M. Hollande estime "nécessaire de valider l'expérience qui peut être donnée" aux jeunes dans le cadre de ce système. Cette validation d'acquis "ne peut pas venir de l'entreprise elle-même mais d'un organisme qui viendrait gratifierle jeune non seulement d'un temps de formation qui serait reconnu mais d'un diplôme qui pourrait également être reconnu". Concernant les seniors, il ne faudrait pas les transformer "en tuteurs à plein temps" car ils doivent continuer "à être pleinement utile dans la fonction qui était jusque-là" la leur, a souligné le chef de l'Etat.

Egalement présent chez Supratec, Michel Sapin, le ministre du travail et de l'emploi, a précisé la méthode. Tout d'abord le contrat de génération sera à l'ordre du jour de la conférence sociale début juillet. Dans un deuxième temps, le gouvernement proposera un cadre général qui sera soumis aux partenaires au niveau national. "Il est fait pour répondre à une situation d'urgence", a précisé le ministre du travail.

Enfin, d'ici la fin de l'année, ce cadre sera soumis à la discussion des parlementaires. Concernant le financement le ministre a souligné que "l'enveloppe du projet sera respectée, entre 2 et 3 milliards annuellement, qui seront pris sur les allègements de cotisation". Cette mesure pourrait permettre de créer 500 000 emplois sur cinq ans, mais "l'objectif n'est pas de faire de la statistique", a précisé néanmoins M. Sapin.

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