Aéroports De Paris: de la sous traitance à la mal traitance.
Pas question cependant pour les soumissionnaires de montrer ces fameux appels d’offre où l’unité de compte du temps de travail des agents est le quart d’heure tandis que les possibilités pour ADP de mettre à l’amende pour défaut de service ses prestataires sont multiples.
D’autant que les contrats sont renouvelés tous les trois ans. Cette relation déséquilibrée entre prestataires et commanditaires ne manque évidemment pas de se matérialiser dans le traitement des agents de sûreté : « les locaux mis à disposition par ADP sont piteux, au 5éme sous sol, mal chauffés en hiver, mal climatisés en été. La cantine (un peu plus de 3€ le repas) réservée aux personnels d’ADP oblige les agents à apporter leur gamelle», explique un observateur.
Cela n’a pas échappé aux députés Daniel Goldberg et Didier Gonzales auteurs du rapport d’information « sur la sûreté aérienne et aéroportuaire » : « les renouvellements assez fréquents des marchés (conclus en principe pour trois ans) tendent à fragiliser la situation des agents de sûreté qui sont susceptibles de perdre les avantages dont ils bénéficiaient, à l’occasion de ces renouvellements. »
Une précarisation que les agents de sureté ont en partage avec les autres personnels assurant la sous-traitance, comme le personnel au sol qui assure l’embarquement des voyageurs. La situation des agents de sureté est telle, que le rapport d’information préconise de leur accorder « des avantages comparables à ceux des autres personnels aéroportuaires ».
En attendant chez ADP, tout est bon pour peser à la baisse sur les prix et s’assurer une marge confortable. Pour cela ADP dispose d’un dernier levier: Alyzia Sûreté, sa filiale toute prête à maintenir les tarif raz les pâquerettes. Le gestionnaire n’entend pas se priver d’un si bon levier. La cession d’Alyzia récemment annoncée exclut de la vente la branche Sureté qui demeure dans les mains d’ADP.
Résultat ICTS, l’un des quatre grands du secteur de la sureté aéroportuaire, affiche une marge de 4 %, contre 40 % pour ADP.