Sondage: Sarkozy et les hauts fonctionnaires : le torchon brûle

Publié le par DA Estérel 83

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Plus de 55 % des cadres publics placent leur relation avec le chef de l’État sous le signe de la défiance et du mépris. Tel est l’un des enseignements de l’enquête de l’Ifop pourActeurs publics.


“Défiance” et “mépris” sont les deux termes qui, du point de vue des cadres publics interrogés, qualifient le mieux la relation entre Nicolas Sarkozy et les hauts fonctionnaires, cités respectivement à hauteur de 56 % et 55 %. Les autres substantifs suggérés, connotés il est vrai plus positivement, arrivent très loin derrière. La “confiance” et le “respect” recueillent pour leur part 4 % de citations et la “reconnaissance” seulement 2 %.

Les fonctionnaires de droite se montrent sensiblement plus cléments à l’égard de cette relation. La défiance diminue à 45 %, (- 11 points) et le mépris à 34 %, (-21 points). En revanche et de manière peu surprenante, ceux de gauche sont particulièrement virulents. Les trois quarts d’entre eux parlent de mépris et près des deux tiers (63 %) de défiance. Les cadres de la fonction publique hospitalière s’inscrivent dans le même schéma que ces derniers, se positionnant fortement sur ces deux mêmes termes (respectivement 69 % et 70 %).

Résultats question 1
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Cadres hospitaliers plus critiques

La perception de l’évolution de différents aspects de leur vie professionnelle depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy explique probablement en grande partie ce ressenti à l’égard de la relation entretenue avec le chef de l’État. Pour près des trois quarts des cadres interrogés, les conditions de travail des hauts fonctionnaires se sont dégradées (72 %), une proportion qui passe à 77 % dans la fonction publique territoriale et à 90 % dans l’hospitalière. Notons que c’est sur ce point que les jugements sont les plus virulents.

Sur la question de la mobilité également, les jugements sont sévères, une majorité relative des interviewés (41 %) constatant une dégradation de la situation. Alors que les cadres de l’hospitalière sont toujours plus critiques que la moyenne (46 %), ceux de la territoriale font un constat plus encourageant en observant pour près d’un sur deux que depuis 2007, les choses n’ont pas changé (46 %, contre 30 % en moyenne).

Résultats question 1
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C’est sur la formation que les hauts fonctionnaires interrogés sont les moins insatisfaits de l’action de Nicolas Sarkozy, près d’un agent sur deux considérant que la situation est restée stable (47 %), contre “seulement” 28 % qui voient une situation qui s’est dégradée (51 % dans la territoriale, soit un écart de 23 points).

Au début de son quinquennat, le chef de l’État s’adressait aux agents de la fonction publique en leur promettant “moins de fonctionnaires, mieux payés, avec de meilleures perspectives de carrière”. Quatre ans plus tard, les hauts fonctionnaires interrogés sont quasi unanimes pour s’accorder sur le fait que cette promesse n’a pas été tenue (90 %, dont 61 % qui déclarent même qu’elle ne l’a pas été du tout). Si ce constat est homogène dans les trois fonctions publiques, l’appartenance politique constitue un critère clivant. Alors que les agents se déclarant de gauche sont unanimes en y voyant une promesse non tenue (99 %), à droite, bien qu’une nette majorité partage le même point de vue, un peu plus du quart est d’avis contraire (26 %, + 17 points par rapport à la moyenne).

Enfin, un autre élément participe, semble-t-il, à ce climat délétère. Plus de la moitié des agents interrogés (55 %) partage le sentiment que les nominations des hauts fonctionnaires par le chef de l’État sont “plus politiques” que par le passé (62 % chez les fonctionnaires de gauche) et plus du tiers considère sur ce point qu’elles le sont “tout autant” (36 %), un jugement notamment partagé par les sympathisants de droite (53 %) et par les agents de l’hospitalière (49 %).

Adeline Merceron,
cheffe de groupe au département Opinion de l’Ifop

Publié dans SARKOZY

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