«Racisme anti-blanc» : Copé réplique à la gauche et à Fillon

Publié le par DA Estérel 83

Libération

 

 

François Fillon a pris ses distances avec la formule employé par son rival, appelant à ne pas «copier les extrémistes».

François Fillon et Jean-François Copé aux Journées parlementaires de l'UMP, le 27 septembre 2012 à Marcq-en-Baroeul.

 

Le discours est enrobé de promesses rassurantes sur l'issue d'un duel qui ne fera «ni vainqueur ni vaincu» et d'aimables «François a raison» mais la mise au point a eu lieu. A la tribune du meeting concluant la journée parlementaire de l'UMP à Marcq-en-Baroeul et devant 600 militants du Nord. Jean-François Copé, qui concluait les discours mercredi soir, est revenu sur la polémique concernant un passage de son livre-«manifeste» dans lequel il s'attaque au «tabou» du «racisme anti-blanc». Il entendait répondre à la gauche «bien pensante» qui a condamné cette reprise dans le texte d'un thème porté par le Front national. Mais aussi implicitement à son rival pour la présidence de l'UMP, François Fillon.

Se proclamant d'une «droite qui combat le politiquement correct», le député-maire de Meaux réaffirme qu'il existe «des quartiers où il ne fait pas bon être une femme, ou être de couleur blanche» et évoque «une souffrance qui ne passe jamais au journal de 20 heures»«C'est cette loi du silence qu'il faut briser», tonne-t-il. Répliquant à l'association SOS-racisme qui a dénoncé mercredi le «cynisme» de ses propos, Copé dit refuser de «se laisser dicter quel est le racisme que l'on doit combattre et celui que l'on doit nier». Visiblement agacé par les reproches des fillonistes, il ajoute d'un ton sec : «J'entends certains me dire ce n'est pas tout de dénoncer le problème qu'il faut aussi le résoudre. Merci on fait ce qu'on peut.» Pas question, conclut-il, de «tendre la deuxième joue au FN» en «s'interdisant de parler des sujets dont les Français nous parlent tous les jours».

Quelques minutes avant la réunion publique, François Fillon a pris ses distances, dans un entretien au site Atlantico, avec la formule de «racisme anti-blanc» employée par Copé : «ça n'est pas en copiant les extrémistes que nous convaincrons nos électeurs ni même ceux qui votent pour le FN.» La veille pourtant, l'ex-Premier ministre avait affirmé qu'il n'était «pas choqué» par de tels termes et que «le FN n'était propriétaire de rien», tout en appelant à dénoncer «toutes les formes de racisme simultanément».

«Pas le concours du mec le plus à droite»

Un changement de pied qui a fait immédiatement fait le bonheur des copéistes. «Il s'est fait reprendre en main par son équipe. Le politiquement correct reprend le dessus !», frétillait un proche du secrétaire général. Peu avant l'entrée sur scène des deux candidats, sous les «Copé ! Copé !» «Fillon président !» des militants concurrents, Laurent Wauquiez avait pris soin de déminer. A en croire le lieutenant du député de Paris, ce n'est pas l'expression choisie par Copé qui pose problème. «On ne joue pas au concours du mec qui est le plus à droite. Notre conviction est que l'UMP doit ouvrir le champ. Fillon a toujours dit qu'il voulait rassembler du centre droit jusqu'à l'électeur FN.»

S'exprimant sans note -comme son rival- Copé joue à fond son créneau «droite décomplexée», appelant les militants à incarner «le dernier lieu de résistance à la pensée unique en France». Interdiction du voile intégral dans l'espace public, horaires distincts dans les piscines et menus dans les cantines suivant les confessions : il entonne même les «meilleurs morceaux» des discours de Nicolas Sarkozy pendant la présidentielle, fustigeant «les leçons de morale de la gauche». Dans un hommage au président sortant, il loue cette «dimension d'homme d'Etat qui n'est pas donnée à tout le monde». Fillon, assis sur scène avec les autres orateurs, fait mine de ne pas relever le compliment.

Préférant d'endosser le rôle d'opposant, Fillon, lui, a concentré ses attaques sur le président de la République «qui a tout gâché par sectarisme» et sur son gouvernement qui s'apprêt à présenter un «budget funeste». Mais le «Hollande de droite» comme l'a surnommé l'entourage de son rival choisit d'assumer le duel sans états d'âme. «Nous ne sommes pas là pour nous regarder ou seulement pour le plaisir d'être ensemble mais pour faire fonctionner la démocratie. Cette compétition, nous ne devons pas en avoir peur.»

Publié dans UMP

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