Israël: retenez-moi ou...

Publié le par DA Estérel 83

CL11112010

 

 

L'armée israélienne prépare-t-elle contre l'Iran un nouvel «Opéra» - du nom du raid aérien qui avait détruit en juin 1981 le réacteur nucléaire expérimental irakien Osirak. L'Etat-major de Tsahal travaille de longue date en planification à des scenarii d'attaque éclair. Au cas où toutes les autres options ne parviendraient pas à stopper un programme nucléaire iranien enregistrant des «avancées très importantes», selon les déclarations incendiaires du président Mahmoud Ahmadinejad, samedi, lors des célébrations du 33e anniversaire de la révolution islamique.

Depuis la publication en novembre du rapport de l'AIEA concluant à l'existence d'un volet militaire dans les recherches nucléaires iraniennes, les puissances occidentales ont considérablement durci leurs sanctions, l'Union européenne rejoignant les Etats-Unis pour boycotter le pétrole iranien. S'y ajoute un garrot financier avec le gel des avoirs de la Banque centrale iranienne et l'interdiction de toute transaction avec cette dernière.

Mais Israël reste convaincu que l'arme des sanctions restera inopérante, voire contre-productive pour freiner une course vers l'arme atomique devenue la clé de voute du nationalisme iranien. Le Mossad est déjà fortement soupçonné d'être derrière les attaques informatiques contre l'Iran, via le virus Stuxnext, et les assassinats de physiciens iraniens. Ces derniers jours, des officiels israéliens ont redonné crédit à une opération militaire unilatérale censée écarter la «menace existentielle» que ferait peser sur l'Etat juif l'assemblage de premières armes nucléaires iraniennes à échéance de moins d'un an. Le fait nouveau est que toutes les chancelleries occidentales prennent très au sérieux la menace israélienne de bombarder prochainement l'archipel des installations nucléaires iraniennes y compris sans un feu vert de l'allié américain.

Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé reconnaît officieusement «un risque maximum» de raid israélien «au cours du second semestre, sans qu'Obama puisse s'y opposer». D'autant moins, que les Républicains martèlent dans la perspective de la présidentielle de novembre prochain un slogan dévastateur : «Si vous voulez que l'Iran dispose de l'arme nucléaire, votez Obama !». Alain Juppé met en garde contre un scénario catastrophe aux rebondissements prévisibles: blocage du détroit d'Ormuz par où transite plus du tiers du pétrole mondial et envolée des prix du brut, représailles iraniennes contre Israël, escalade embrasant toute la région, et, in fine, poursuite d'un programme nucléaire iranien dont les installations les plus sensibles sont enfouies sous des montagnes granitiques.

Mais rien ne dit que cette voix de la raison sera entendue.

Publié dans Etranger

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