Déboussolés

Publié le par DA Estérel 83

 

 

A peine la bataille pour l'Élysée vient-elle de s'achever que PS et UMP sont déjà entrés dans le troisième tour, celui des législatives. Une élection capitale pour l'un comme pour l'autre. Mais à des titres divers. Avec des enjeux différents. Le PS entend bien profiter de la dynamique de succès pour offrir à François Hollande une majorité solide à l'Assemblée. L'UMP, elle, a le devoir impérieux de se ressaisir du choc de l'élimination de celui qui était à la fois le «président de tous les Français» mais était aussi resté l'authentique chef d'un mouvement voué à être à son service, sinon à sa dévotion.

Nicolas Sarkozy ayant annoncé qu'il se mettait en retrait pour devenir «un Français parmi les Français», l'UMP doit se remettre au plus vite en ordre de marche. Au risque d'imploser. Pour le PS, il s'agit de battre le fer pendant qu'il est chaud; pour l'UMP, de sauver les meubles.

L'entreprise paraît bien plus aisée pour les socialistes que pour l'UMP. Le PS, en raison du score étriqué d'Eva Joly et de la moindre performance par rapport aux sondages de Mélenchon, se retrouve en effet en position de force pour négocier.

La défaite de Nicolas Sarkozy est par contre en train de faire éclater au grand jour les tensions qui règnent depuis bien longtemps à l'UMP. Si depuis des mois il est de notoriété publique que ce n'est pas le fol amour entre Jean-François Copé, l'actuel secrétaire général, et François Fillon, la guerre des chefs n'est pas la seule menace qui guette l'UMP.

Le bon score de Marine Le Pen au premier tour et la stratégie de racolage très poussé de Nicolas Sarkozy pour draguer les voix du FN ont profondément secoué un mouvement désormais en quête d'identité. Un comble quand on se souvient la gourmandise avec laquelle un certain Copé avait initié en 2009 ce fameux et fumeux débat sur «l'identité nationale»...

Privés de la baguette du chef Sarkozy, il devient de plus en plus difficile de persuader les électeurs qu'un Estrosi, un Ciotti, un Mariani d'un côté et un Raffarin ou un Juppé de l'autre s'accordent sur les mêmes valeurs. La perspective d'une centaine de triangulaires à haut risque avec le FN va constituer un test redoutable - et redouté - pour l'UMP.

Pour l'heure, il reste aux héritiers du gaullisme, aux centristes et aux tenants d'une droite dure à entonner à toute force la rengaine lancée par l'impayable Nadine Morano «unis,unis,unis». Et à agiter l'épouvantail d'une gauche toute puissante et régnant sans partage sur le pays ce qui (dixit Copé) ne «serait pas bien».

Et voici donc que tous appellent d'une même voix à un vote de «résistance» aux législatives. Comme si la «cohabitation» condamnée hier par les mêmes avec la plus grande énergie était devenue un idéal de gouvernement. Comme si la réforme du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral n'avaient pas été voulues pour l'éviter.

Voilà qui sent la panique.

Publié dans UMP

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