Après les régionales, le PS fait comme avant.... en PACA

Publié le par DA Estérel 83

 

Mediapart

12/04/2010

Après les régionales, le PS fait comme avant en Provence-Alpes-Côte d'Azur

Article publié le sam, 10/04/2010 - 13:50, par Louise Fessard - Mediapart.fr

Deux semaines après sa réélection à la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), Michel Vauzelle (PS) a attribué, vendredi 9 avril 2010, les délégations des 14 vice-présidents. L'après élection réserve quelques surprises.

La principale alliée de Michel Vauzelle, Laurence Vichnievsky, tête de liste d'Europe Ecologie, siège comme conseillère régionale de base. « Déçue » par les 10,6% d'Europe Ecologie au premier tour, la magistrate parisienne était déjà rentrée à Paris dès la conclusion de l'accord de fusion avec le PS et le Front de Gauche. Faute d'avoir obtenu la première vice-présidence du conseil régional de Paca, Laurence Vichnievsky a préféré écarter toute autre vice-présidence thématique et ne pas démissionner du parquet général de Paris. « Trois jours et demi à Paris, trois jours à Marseille et en Paca », promet son entourage. « Elle était prête pour la première vice-présidence, elle l'a proposé à Michel Vauzelle pour sceller symboliquement le partenariat mais il a refusé pour des raisons d'équilibre territorial », explique Sébastien Barles, son directeur de campagne. Mais selon Patrick Mennucci, directeur de campagne de Michel Vauzelle, Laurence Vichnievsky n'aurait même pas demandé le poste. « Peut-être sachant qu'elle ne l'aurait pas de toute façon », ajoute-t-il. Pas question en effet de risquer de froisser Nice, la rivale de Marseille: le socialiste Patrick Allemand, conseiller municipal à Nice, retrouve donc son fauteuil de premier vice-président du conseil régional. « Même sous Gaudin, c'est toujours quelqu'un des Alpes-Maritimes qui était vice-président », dit Sébastien Barles. Rien de changé donc dans le partenariat verts-socialistes-communistes qui gouverne la région depuis douze ans sous la férule de Michel Vauzelle? « On ne veut plus gérer uniquement des niches environnementales mais intervenir sur tout y compris sur l'économie et l'aménagement du territoire », rectifie Sébastien Barles. Passés de 6 à 18 conseillers, Europe Ecologie a obtenu quatre délégations de taille et notamment celle des transports, attribuée à Jean-Yves Petit. Un dossier qui s'était imposé comme sujet phare lors de la campagne électorale, dans une région où un quart des trajets en train ont connu des dysfonctionnements en 2009 et près de 16.000 trains (soit 7,2%) ont été supprimés.

Marseille capitale européenne de la culture Europe Ecologie a notamment obtenu que les deux tiers des investissements de transport aillent désormais au ferroviaire et un tiers au routier, inversant ainsi la tendance et remettant en cause les projets autoroutiers comme l'extension de l'A51 vers Grenoble. Mais comme le prouve une fois de plus le mouvement de grève actuel à la SNCF, beaucoup plus suivi dans le Sud-Est qu'ailleurs, la tâche s'annonce « difficile », reconnaît Jean-Yves Petit. Il compte sur l'arrivée d'un nouvel interlocuteur à la tête de la direction régionale de la SNCF, en date du 1er avril, pour apaiser des relations houleuses. « Il y a une sorte d'audit de fait du côté de la SNCF , explique-il. On va faire en sorte qu'il y ait des réponses assez rapides, en terme de trains supprimés et de retards chroniques de certains trains, avant même la clause de “revoyure” prévue en 2011 mi-mandat du contrat d'exploitation des services ferroviaires régionaux qui lie la région à la SNCF jusqu'en 2016, ndlr).» Europe Ecologie met également en avant la limitation des subventions régionales au projet Iter aux 152 millions d'euros déjà engagés, l'obtention de 60 millions d'euros pour l'isolation thermique des logements anciens et la fin d'une gestion « clientéliste » des aides aux entreprises. « Il faut arrêter de financer les grandes entreprises qui

http://www.mediapart.fr/print/795101/3

12/04/2010Après les régionales, le PS fait comme a… délocalisent ensuite et réorienter sur de la relocalisation », dit Sébastien Barles. Du côté du parti socialiste, l'après-régionales semble se poursuivre «à l'ombre de Marseille», comme l'écrivait L'Express, puisque Patrick Mennucci, maire du 1er et du 7e arrondissement au centre de Marseille, obtient une délégation à la culture, au patrimoine culturel et au tourisme qui lui permettra d'être devant les caméras lors de Marseille capitale européenne de la culture en 2013. Histoire de ne pas laisser toute la place à Jean-Noël Guérini, président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône, qui a fait de Marseille Provence 2013 son cheval de bataille pour les municipales de 2014. Mais le conseil régional a aussi quelques cartes à jouer avec la construction d'équipements phares comme le centre régional de la Méditerranée (entièrement financé par la région à hauteur de 70 millions d'euros), le Fonds régional d'art contemporain (14 millions sur 20 millions d'euros) et le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (19 millions d'euros de la région sur 185 millions d'euros). « Je ne serai pas uniquement le président à la culture de Marseille Provence 2013 , nuance Patrick Mennucci. Mais en tant que maire du centre-ville de Marseille, c'est un dossier auquel je suis naturellement très attentif. » Jusqu'ici délégué à la mer au sein du conseil régional, Patrick Mennucci dit avoir « beaucoup de choses à apprendre » . « Mais je suis familier du théâtre à Marseille, j'y vais beaucoup et, depuis quinze ans, je suis administrateur du théâtre du Gymnase , raconte-t-il. J'ai également créé (en juin 2009, un mois après la désignation officielle de Marseille comme capitale européenne de la culture, ndlr) le festival du livre de la Canebière. » Le sous-titre de ces Bouquinades, « Cap sur 2013 », ne laisse cependant aucune ambiguïté sur l'ambition de son fondateur. La course à l'échalote 2013 est lancée...

Baroud d'honneur de l'UMP Laminée à 33% (contre 44% au PS) en Paca, l'UMP mène de son côté un baroud d'honneur. Après son coup de sang contre Nicolas Sarkozy, Thierry Mariani, tête de liste UMP en Paca, s'en est pris à Michel Vauzelle, déposant le 30 mars aurpès du Conseil d'Etat un recours en annulation de l'élection régionale en Paca. A 200.000 voix d'écart de son adversaire, l'annulation semble difficile et Thierry Mariani vise surtout le remboursement par l'équipe de campagne socialiste des frais de conception, de publication et de diffusion des derniers numéros du magazine régional Notre région . « Certaines pages dépassent le cadre de la simple information et relèvent de la propagande politique , estime Alexandre Serina, directeur de campagne de Thierry Mariani, qui mentionne l'éditorial de janvier de Michel Vauzelle, pourtant assez neutre. La commission nationale des comptes de campagne, une fois saisie par le Conseil d'Etat, aura jusqu'au 21 juillet pour rendre sa décision. Comme le note le mensuel Le Ravi , Thierry Mariani n'est pas le seul à avoir la « défaite méchante ». Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes où le FN a atteint 23,85% , a été l'un des premiers élus UMP à avoir proposé d'interdire les triangulaires « pour tous les scrutins électoraux ». Ce score du FN, monté à près de 23% au second tour, ne provoque plus en revanche chez les élus régionaux de l'alliance de l'Olivier, en charge de la région depuis 12 ans, beaucoup de réactions. Oubliés les cris d'orfraie de l'entre-deux-tours, quand Michel Vauzelle appelait à un « bouclier républicain pour repousser cette réapparition tragique pour la démocratie et la République ». « La région n'a pas de responsabilité dans le score du FN, c'est Monsieur Sarkozy qui est responsable , affirme Patrick Mennucci. Il ne faut pas dire qu'on fait la sécurité quand on ne la fait pas. » Si le discours est moins sécuritaire du côté d'Europe Ecologie, on est loin de la remise en question et de l'appel de http://www.mediapart.fr/print/795102/3

12/04/2010Après les régionales, le PS fait comme a… Laurence Vichnievsky au soir du premier tour à « rester à l'écoute de toutes les désespérances et de la réponse qu'elles ont donnée dans leur colère ». Jean-Yves Petit préfère lui aussi pointer « la politique du gouvernement avec le débat sur l'identité nationale et le fait d'avoir mis l'accent sur la sécurité ». Lui son job, c'est « que les gens trouvent leur train à l'heure le matin et sachent qu'ils en retrouveront le soir ». Ce qui ne serait déjà pas si mal.


 

Publié dans PS

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article