A la recherche des «valeurs» perdues...

Publié le par DA Estérel 83

 

 

Hier matin, le temps était donc à la remise à l'heure des pendules et au recadrage de ces fameuses «valeurs» dont les contours méritent effectivement d'être définis.

 

Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour qu'au lendemain de la déroute électorale de la droite, ça commence à sérieusement ruer dans les brancards au sein de l'UMP. En question, la stratégie du «ni ni» (ni désistement pour la gauche ni pour le FN) adoptée en lieu et place de la doctrine du front républicain incarnée en son temps par Jacques Chirac. 

Jean-François Copé, promoteur de ce «ni ni» avait beau expliquer hier que l'échec de son parti n'avait rien à voir avec la droitisation de l'UMP et jurer à qui voulait (encore) l'entendre que l'UMP restait «cohérente et soudée», les résultats de dimanche montrent pourtant que les premiers à payer le prix de ce choix ont été les élus qui précisément l'avaient le plus prôné. C'est ainsi que la moitié des quarante parlementaires de la «droite populaire» est restée au tapis. 

Exit les grandes gueules de ce collectif parlementaire qui sous couvert de jouer un rôle de sas de conversion des «valeurs» d'extrême droite vers les «valeurs» de la droite parlementaire a surtout contribué à banaliser les idées du FN... 

Exit ainsi les Jean-Paul Garraud, Eric Raoult, Christian Vanneste et consorts. Même sanction pour les ex-ministres qui avaient trop tiré sur la ficelle anti-étrangers et sur le verrou de l'ultra-sécuritaire et trop cru en des sondages qui affirmaient que leur électorat poussait à des accords avec le FN. Nadine Morano et Claude Guéant passent ainsi à la trappe. 

A l'inverse, d'ex ministres ayant combattu tout rapprochement avec l'extrême droite, parfois avec une salutaire indépendance comme Nathalie Kosciusko-Morizet alors qu'elle était pourtant porte-parole du candidat Sarkozy, tirent leur épingle du jeu. Pour certains il est même à se demander si avoir figuré sur la liste noire de Marine Le Pen n'aura pas constitué un brevet de bonne conduite républicaine. 

C'est le cas notamment de NKM, Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse, et Bruno Le Maire. Hier matin, le temps était donc à la remise à l'heure des pendules et au recadrage de ces fameuses «valeurs» dont les contours méritent effectivement d'être définis. L'occasion pour un ancien «bébé Chirac», François Baroin, de sortir du bois avec fracas. Avec un discours enfin libéré de la langue de bois électorale. 

Et qui tient en trois points. Un: il avoue avoir donné son assentiment au «ni ni», mais on sent bien qu'il ne voyait en celui-ci qu'un plus petit commun dénominateur pour éviter l'implosion du parti. Deux: il dénonce le glissement droitier. Trois: il martèle que l'UMP, c'est avant tout «le refus des extrêmes». 

Et enfin, il annonce qu'il sera candidat cet automne à sa présidence au cas où ses idées ne seraient pas reprises ! Copé, Fillon, Juppé, et maintenant Baroin: à droite - aussi - l'union est un combat.

Publié dans UMP

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article