Ségolène Royal : "Au PS, il y a des fédérations verrouillées pour contrôler l'ensemble des votes"

Publié le par DA Estérel 83

LeMONDE

 

 

Candidate à la primaire socialiste, Ségolène Royal est la première invitée des chats vidéo du "Monde" et DailyMotion pour la primaire PS : jeudi 29 septembre, au lendemain du second débat entre socialistes, elle a répondu aux questions des internautes et de journalistes de la rédaction, développant ses thèmes et défendant ses chances : "Je serai au second tour", a-t-elle notamment martelé.

L'ex-candidate de 2007 a aussi taclé ses adversaires Aubry et Hollande, notamment sur le cumul des mandats ou sur le "verrouillage" de fédérations au PS.

Sur Jean-Noël Guérini et les fédérations "verrouillées"

 

 

Plusieurs internautes l'ont questionnée sur sa position sur les récentes affaires impliquant des hommes politiques. Jean-Noël Guérini, homme fort de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, a récemment été mis en examen pour "prise illégale d'intérêts, trafic d'influence et association de malfaiteurs" dans une affaire de marchés publics présumés frauduleux. Il s'est mis en congé de la présidence du conseil général, sans être contraint à la démission par les instances du parti socialiste.

Interrogée sur ce cas précis, Mme Royal, qui avait reçu le soutien de M. Guérini au congrès de Reims en 2008, a renvoyé la balle à ses principaux rivaux dans la primaire socialiste, Martine Aubry et "son prédécesseur" à la tête du parti, en l'occurrence François Hollande. Elle évoque un système clientéliste à l'intérieur du parti.

Candidate à la primaire socialiste, Ségolène Royal est la première invitée des chats vidéo du "Monde" et DailyMotion pour la primaire PS : jeudi 29 septembre, au lendemain du second débat entre socialistes, elle a répondu aux questions des internautes, développant ses thèmes et défendant ses chances : "Je serai au second tour", a-t-elle notamment martelé. L'ex-candidate de 2007 a aussi taclé ses adversaires Aubry et Hollande, notamment sur le cumul des mandats ou sur le "verrouillage" de fédérations au PS.

Sur le cumul des mandats

 

Mme Royal s'est une nouvelle fois prononcée contre le cumul des mandats, un thème dont Martine Aubry  a fait un fer de lance dans sa campagne contre François Hollande. Mme Royal a fustigé "le manque de courage politique" de ceux, comme François Hollande, qui ont proposé que la règle du non-cumul ne s'applique "qu'àpartir de 2014". Elle a aussi brocardé Martine Aubry, qui ne souhaite pas que le non-cumul s'applique "tout de suite" mais en 2012.

"Tous les cumulards sont tranquilles ! Pourquoi ça n'a pas été appliqué aux sénatoriales ? Qui peut prétendre qu'on peut être à plein temps à l'Assemblée et à la tête des régions, des départements ?" a-t-elle lancé.

Sur son influence sur le programme du PS

 

"Mes idées paraissent peut être moins nouvelles parce que tout le monde les a reprises" a-t-elle par ailleurs répondu aux internautes qui lui reprochaient un manque de renouvellement de ses idées par rapport à 2007. "Arnaud Montebourg a repris carrément l'intégralité mon projet de réindustrialisation : 500 000 emplois avec la révolution écologique" a-t-elle lancé alléguant que si elle avait été élue en 2007, "la France serait la plus grande puissance écologique d'Europe".

Sur les banques et la Grêce

A un internaute qui faisait remarquer que "certains Français refusent de payer pour la Grèce", la présidente de la région Poitou-Charentes a répondu que la faute incombait, non pas à la Grèce mais aux banques. "Tout ce qu'on va donner à la Grèce retourne dans la poche des banques." Elle a expliqué que, si elle était élue, elle réformerait le système bancaire français par une nouvelle loi et irait au sommet du G20 avec un "projet de réforme du système bancaire français inspiré par celui de Barack Obama". Elle a rappelé sa proposition de faire participer l'Etat au capital des banques et l'obligation pour celles-ci de garder un certain nombre de fonds propres.

Sur les affaires

Regrettant les nombreuses affaires impliquant récemment des hommes politiques, elle a également réitéré sa proposition qu'un élu condamné ne puisse plus êtreréélu. "Autrement dit, pour les politiques, il n'existerait pas de droit à l'oubli ?" a réagi un internaute. Mme Royal a acquiescé, indiquant que pour elle "être élu, une mission extraordinaire, on fait la loi pour les autres. Si on ne s'applique pas la loi à soi, c'est une trahison du mandat d'élu."

Sur les quartiers populaires

C'est lors d'un récent meeting à Montreuil (Seine-Saint-Denis) que la candidate, qui avait déjà fait plusieurs visites dans des quartiers de banlieues, a détaillé son programme. "Avez-vous le monopole du coeur des banlieusards ?" lui a alors demandé une internaute. "Je veux que les banlieues soient une partie essentielle de notre projet. Mes cinq grands projets impliquent les quartiers : entrepreneurs, écologie, éducation, accès à la sécurité..." a répondu Ségolène Royal qui a raconté combien il était "extraordinaire" de voir que, dans les quartiers populaires, "les mots de République ou d'égalité sont les plus applaudis". Elle a évoqué la "soif" d'égalité républicaine dans ces quartiers et surtout, dit s'attendre à "une mobilisation des quartiers" pour la primaire.

Sur le risque d'irrégularités à la primaire

Répondant à la question d'un autre internaute sur les rumeurs de bourrage des urnes lors de l'élection de la première secrétaire du parti, au congrès de Reims, Mme Royal a indiqué qu'elle n'en parlait pas mais s'en souvenait. Elle a indiqué que pour la primaire, il y avait "tout un dispositif technique mis en place pour s'assurerque tout fonctionne bien". "Il y aura des assesseurs dans les bureaux de vote. Je ne veux pas que les gens se fassent voler leur vote" a-t-elle ajouté, disant cependant ne pas s'attendre à des irrégularités. "La Haute autorité est assez vigilante" a-t-elle estimé.

Sur la fin de la primaire et l'esprit "d'équipe" au PS

 

"Il faut voter pour la plus sincère, la plus honnête, celle qui met en relation ses discours et ses actes, la plus solide, celle qui est la mieux armée pour battre le Front National. On n'est pas à l'abri d'un nouveau 21 avril" a-t-elle ajouté. Elle a cependant affirmé que "tous les socialistes seront unis après la primaire". "On a vocation à travailler ensemble" a-t-elle lancé insistant cependant sur le manque de soutien du parti lorsqu'elle était candidate : "En 2007, on aurait pu éviter cinq ans de sarkozysme à la gauche si les socialistes m'avaient soutenue."

Faisant fi des sondages qui selon elle n'ont pas bien senti l'élection d'Eva Joly à la primaire écologiste, Ségolène Royal s'est enfin dite certaine d'être au second tour, le 16 octobre.

Propos recueillis par Samuel Laurent et David Revault d'Allonnes dans le cadre du chat Le Monde.fr / Dailymotion

Publié dans S.ROYAL

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