Sarkozy reprend une coûteuse proposition pour les Français de l'étranger

Publié le par DA Estérel 83

LeMonde2012

 

 


Donné battu par tous les sondages, Nicolas Sarkozy a contesté devant les militants UMP, réunis place de la Concorde, le rôle de la BCE.

 

 

Les quelque 2 ou 3 millions de Français établis à l'étranger font l'objet de toutes les attentions de Nicolas Sarkozy. Cette catégorie électorale, qui a voté à plus de 60 % pour le président-candidat en 2007, a reçu de sa part, jeudi 19 avril, une lettre de 11 pages, sur le modèle de la lettre aux Français envoyée en métropole.

Nicolas Sarkozy y dévoile ses propositions pour les Français de l'étranger. Et commence par une mesure phare : l'extension de la prise en charge des frais de scolarité aux élèves de collège. Une mesure en fait déjà promise en 2007, et qui se poursuit année après année. En 2007 déjà, le candidat UMP avait promis à cette catégorie de population la gratuité de la scolarisation de leurs enfants au lycée.

 UNE PROMESSE QUI DATE DE 2007

On compte 470 écoles, collèges et lycées français à l'étranger, dans 130 pays au total. Ils accueillent 280 000 élèves, dont 105 000 de nationalité française. Et la majorité d'entre eux est privé, donc avec des frais de scolarité, qui peuvent être compris entre 3 500 et 5 500 euros par an. Autrefois, ces frais étaient payés par des bourses sur critères de revenus, mais aussi par les grandes entreprises qui salarient les expatriés. Depuis cinq ans, les lycéens français vivant à l'étranger bénéficient, en plus des bourses scolaires sous conditions de ressources, d'une prise en charge (PEC, selon le sigle qui lui est consacrée) intégrale par l'Etat de leur frais de scolarité, sans plafond en fonction des revenus familiaux.

Depuis 2007, les classes bénéficient de la mesure année après année : les élèves de terminale, puis de première, puis de seconde. La mesure a été gelée en l'état au niveau du lycée en 2010, les montants accordés étant plafonnés au niveau de ceux de 2007, après qu'un rapport remis au chef de l'Etat a jugé la poursuite de l'extension du dispositif coûteuse en temps de crise. Le gel de la mesure avaitdéplu aux Français de l'étranger, qui arguent du coût pour l'Etat de la scolarisation d'un élève en France, qu'ils jugent sensiblement équivalent à ce qu'il verse ici. Nicolas Sarkozy propose désormais de reprendre son expansion progressive au collège.

 UN COÛT QUI N'EN FINIT PAS D'AUGMENTER

Plébiscitée par les familles établies hors des frontières de l'Hexagone, cette mesure bénéficiait, selon un rapport parlementaire de juin 2010 plutôt critique sur cette mesure, à 8 891 lycéens bénéficiant de la PEC, et 19 849 de bourses scolaires. Des aides qui reviennent, selon un rapport parlementaire de juin 2010, à 126,3 millions d'euros pour 2011.

Ce même rapport chiffre la hausse de la seule PEC à environ 5 % par an, et estime que pour 2012 le coût devrait atteindre, pour moins de 10 000 élèves pris en charge, 150 millions, puis 177 millions en 2013. Des chiffres qui ne valent que si cette aide est limitée au seul lycée. Or Nicolas Sarkozy promet d'étendre cette prise en charge au collège, selon une base progressive : d'abord les élèves de troisième, puis ceux de quatrième, et ainsi de suite.

Selon les calculs des parlementaires, en appliquant la mesure au collège, on passerait à 144 millions en ajoutant la prise en charge des élèves de troisième, à 197 millions avec ceux de quatrième, à 265 millions pour ceux de cinquième... à terme, ont calculé les députés, "si la PEC devait être étendue à l'ensemble des cycles scolaires, primaire et secondaire, le coût pour les finances publiques pourrait atteindre quelque 700 millions d'euros".

Publié dans SARKOZY

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article