Fillon critique Sarkozy et prépare l’après présidentielle

Publié le par DA Estérel 83

Ze Rédac

 

 

Par Renaudot

François Fillon, Place de la Concorde, 15 avril 2012 - cc UMP Photos

François Fillon, Place de la Concorde - cc UMP Photos

Jusqu’à aujourd’hui, il avait surtout brillé, non par son absence, mais par son entrain mesuré à soutenir la campagne de Nicolas Sarkozy. On l’avait en effet vu davantage préoccupé par son avenir personnel à Paris que par la réélection du président sortant.

Mais il s’était gardé de la moindre fausse note, lui qu’on savait pourtant capable de jouer sa petite musique comme lorsqu’il avait parlé en 2007 à propos de la France « d’Etat en faillite ». 

Ce matin sur RTL, François Fillon a donc décidé d’exprimer sa différence à l’égard de Nicolas Sarkozy et sur un sujet au cœur de l’actualité de la campagne depuis que le chef de l’Etat a choisi de se positionner en candidat du peuple contre les corps intermédiaires : « Nous devrions éviter toutes les remarques désagréables à propos des syndicats (…). Je n’aime pas qu’on critique les syndicats en tant que tels » a déclaré celui qui est encore premier ministre.

En réponse à son intervieweur qui lui faisait bien sûr remarquer que ces propos seraient lus comme une critique du positionnement président sortant, il a très tranquillement ajouté: « C’est mon opinion et je l’ai toujours défendue. Personne ne sera surpris que je la défende à nouveau ».

Pourquoi cette dissonance à six jours du second tour de l’élection présidentielle, au moment où chaque mot compte, où chaque dérapage est immédiatement exploité par l’adversaire, où Nicolas Sarkozy tente désespérément de refaire son retard ?

Tout simplement parce que François Fillon a intégré la défaite de son camp et prend date pour l’après présidentielle. En critiquant de manière aussi transparente Nicolas Sarkozy, il a voulu marquer clairement sa différence avec lui et il entendait que cela se voit.

Une manière d’envoyer un signal à la partie modérée de l’UMP, parti dont il convoite le contrôle en concurrence avec Jean-François Copé.

En cas de défaite du président sortant, le procès de sa stratégie de campagne sera sans aucun doute engagé. François Fillon plante donc une banderille pour pouvoir apparaître ensuite comme celui qui aura esquissé une mise en garde sur la dérive populiste du président Sarkozy alors même qu’il aura été son premier ministre aux ordres pendant cinq ans.

Et tant pis s’il finit de démoraliser les troupes UMPistes et s’il fournit à François Hollande un argument en or juste avant le débat d’entre-deux-tours.

Publié dans UMP

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