Edwy Plenel dénonce '' une présidence hystérique ''

Publié le par DA Estérel 83

LaNouvelleRepublique.jpg 10/11/2010

 

Médiapart joue des révélations et des réactions disproportionnées du pouvoir. La plainte déposée par Claude Guéant en est le dernier exemple.

 

Médiapart ne s'est jamais aussi bien porté. Les derniers chiffres parlent : plus de trois millions de visites du site en octobre, 1,4 million de pages vues, 44.000 abonnements payants, un chiffre d'affaires qui a doublé ces derniers mois pour atteindre 2,7 millions d'euros et le point d'équilibre. 
Le travail - considérable - d'investigation de Médiapart n'est pas seul à l'origine de ce succès : les attaques directes du pouvoir l'expliquent aussi. Dernier acte : la plainte pour diffamation de Claude Guéant après les accusations d'espionnage journalistique portées par Médiapart contre l'Élysée. 
Cette nouvelle attaque est un coup de pub !


Comment le pouvoir peut-il commettre une telle erreur ? 


Edwy Plenel : « C'est une question légitime, mais trop rationnelle. Nous sommes face à un pouvoir excessif, plus concentré que jamais, suscitant les réflexes courtisans, un pouvoir hors de lui-même qui a donc des réactions dont la rationalité nous échappe. Au final, oui, il est évident que ce face à face installé entre l'Élysée et Médiapart est une extraordinaire occasion de promouvoir Médiapart. » 


Vous pensez vraimentque le pouvoir a perdu la raison ? 
« Il y a une rationalité, mais elle nous échappe. Ils veulent isoler, décrédibiliser, marginaliser Mediapart. Nous couper du reste de la presse, impressionner nos interlocuteurs, intimider nos sources. C'est une rationalité violente, hystérique, débordante. C'est une présidence hystérique dans son exercice qui violente le langage, qui est dans l'excès. » 


Quel sera votre système de défense contre Claude Guéant ? 
« Vous ne trouverez aucun document écrit, signé, avec le tampon de la présidence de la République demandant d'organiser un cambriolage à Médiapart, ou une mise sur écoute, évidemment. Un tel procès ne repose pas que sur les preuves avancées pas les journalistes, mais aussi sur leur bonne foi. Tout ce que nous avons écrit répond aux règles du métier de journaliste. Il y a un sérieux de l'enquête. Nous avons des sources et des témoins. Il y a un respect du contradictoire : nous avons appelé les personnes mises en cause. Il y a une modération dans l'expression. Il y a une absence d'animosité personnelle. » 


Pourquoi est-ceGuéant qui attaque ? 
« On sait très bien que ça n'est pas Claude Guéant qui nous poursuit, c'est Nicolas Sarkozy. On nous poursuit alors que nous n'avons pas les moyens de faire la lumière, puisqu'on nous oppose le secret défense, un secret qui couvre l'ensemble des menées policières ou parapolicières. Nous sommes poursuivis par le bras droit partisan d'une présidence partisane au mépris de tout équilibre des pouvoirs. »

en savoir plus

Dernier coup en date porté par Médiapart dans cette affaire : la publication sur le site d'information d'une interview de Dominique Gautier, chauffeur du couple Bettencourt de 1994 à 2004. Il y « affirme avoir recueilli au début de l'année 2007, les confidences de l'ancienne gouvernante » des Bettencourt, Nicole Berger, décédée en septembre 2008, qui lui a glissé que M. Sarkozy était à cette époque « venu demander de l'argent aux Bettencourt ».

Publié dans Medias

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