Défections et précipitation

Publié le par DA Estérel 83

 

 

Et puis voilà qu'on apprend que chez les Chirac, cette élection est carrément en train de casser l'ambiance des repas de famille.

 

Décidément, on n'est jamais trahi que par les siens... C'est ce que doivent se dire les deux favoris des sondages à la présidentielle. Du côté de Nicolas Sarkozy, et alors que le président sortant aurait pourtant le plus grand besoin que son camp soit soudé pour faire face à la dépression creusée par les mauvais sondages, on assiste, ces derniers jours à une série de défections. Que Martin Hirsch, l'homme du RSA, appelle à souquer pour Hollande n'est pas la plus grande des surprises. 

L'ancien président d'Emmaüs, contrairement à d'autres personnalités de gauche débauchées à l'époque du règne triomphant du sarkozysme, n'a jamais mis son drapeau dans sa poche. Qu'il le ressorte avec autant d'éclat et si près du premier tour en déclarant sa flamme à l'ex Premier secrétaire du PS dans les colonnes du journal «Le Monde» relève, du coup, moins de l'opportunisme que de l'inélégance... 

Fadela Amara, ex-secrétaire d'Etat, lâche aussi Sarkozy. Plus inquiétant même si on est dans l'ordre du symbole est ce qui se passe au sein de la tribu Chirac. Depuis que l'ex première dame s'était non seulement affichée aux côtés du président-candidat au meeting de Villepinte mais avait en plus émis des doutes quant à l'envergure du candidat socialiste, on avait fini par croire que la sortie de son mari assurant à Hollande qu'il voterait pour lui relevait du simple humour corrézien... 

Et puis voilà qu'on apprend que chez les Chirac, cette élection est carrément en train de casser l'ambiance des repas de famille. Si Thierry Rey, le père du petit-fils de Jacques chirac n'a jamais fait mystère de son soutien au candidat PS, voici que Claude Chirac, la fille, Frédéric Salat-Baroux, le gendre, ancien secrétaire général de l'Elysée, ne cachent plus à leur tour leur penchant pour Hollande. Quant au biographe de Jacques Chirac, il confirme à qui veut l'entendre que celui-ci votera effectivement Hollande. 

Au-delà de ce premier cercle, mais toujours dans la famille chiraquienne, voici maintenant Corinne Lepage, ancienne «Juppette» qui, à défaut d'avoir obtenu ses parrainages, explique hier matin que, ne voulant décidément pas de la réélection de Sarkozy, elle votera logiquement Hollande. Idem pour l'ex-ministre de l'Outre-mer Brigitte Girardin, une proche de Dominique de Villepin. Même Line Renaud serait de la revue... 

Cette hémorragie gonfle forcément le moral des Hollandais. Trop ? En tout cas, l'odeur de l'écurie fait piaffer ceux qui se voient déjà installés dans les ministères. Valls à l'Intérieur ? Fabius au Quai d'Orsay ? Peillon à l'Education ? Jean-Marc Ayrault ou Martine Aubry à Matignon ? Si les intéressés prennent bien garde de ne point s'avancer, leurs entourages respectifs se chargent de faire savoir en quoi leur poulain tient la corde... 

Cet excès de confiance et d'arrogance fait terriblement tache. Et agace prodigieusement François Hollande. Lui qui sait trop bien à quel point les ambitions personnelles peuvent détruire le jeu collectif. Et... faire perdre le boss.

Publié dans HOLLANDE

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