Sarkozy dit « comprendre les souffrances » des électeurs FN et accuse Mélenchon de prôner « la haine »

Publié le par DA Estérel 83

LeBlogCoteJardin

 

 

Chaque voix compte. Nicolas Sarkozy en a appelé vendredi 6 avril aux électeurs du Front national, du Centre mais aussi des Verts. « J'ai voulu parler à ceux qui ont voté front national. Je comprends vos souffrances », a lancé le président sortant, en meeting à Caen, ajoutant que le vote FN accroitrait leurs souffrances et « profiterait, aujourd'hui comme hier, à la gauche ». Même supplique aux centristes. « Je veux parler à tous ces électeurs du centre pour leur dire : qu'avez vous de commun avec Jean-Luc Mélenchon ? Qu'avez-vous de commun avec ceux qui prônent la haine, le déficit, qui nient toutes les réalités de la vie ? », a poursuivi le candidat UMP.

 

M. Sarkozy sait qu’il ne peut espérer l’emporter à la présidentielle que s’il sort en tête du premier tour, avec une nette longueur d’avance. Il a choisi, après le discours de Rennes de François Hollande, d’agiter le spectre du retour de la gauche au pouvoir.« Vous voulez la gauche?  Vous aurez la Grèce, vous aurez l'Espagne », a-t-il mis en garde.  Selon un proche du président. « François Hollande a commis une erreur politique avec son calendrier de dépenses. Les marchés le prennent au sérieux et se tendent. Résultat, Sarkozy a dit non aux idées populistes de Patrick Buisson, comme  le chèque-essence, et a pris un virage barriste. C’est sa seule chance de gagner », croit savoir ce conseiller.

 

Après avoir accusé son adversaire François Hollande d’avoir été « otage des factions du parti socialiste », puis des Verts, Nicolas Sarkozy s’est donc demandé « quel serait le prix payé à Jean-Luc Mélenchon », candidat du Front de gauche. « Voila M. Hollande otage de M. Mélenchon», a mis en garde M. Sarkozy, imaginant les prochaines promesses forcées du candidat PS. « J'attends pour la semaine prochaine l'interdiction du licenciement. Comme il faut une idée par semaine, ce sera ensuite l'interdiction des délocalisations », a prédit M. Sarkozy, qui a attaqué trois mesures de M. Hollande : le retour sur la réforme des retraites, les 60 000 postes dans l’éducation  nationale, la hausse de l’allocation de rentrée scolaire. « Qui va payer ? Vous », a prévenu le président.

 

M. Sarkozy a brocardé M. Hollande, qui se croyait « seul sur le ring ». Lui est venu pour cogner. « « Il m'avaient oublié. Je suis de retour », a promis M. Sarkozy, multipliant les attaques ad hominem. M. Hollande fut accusé de « singer François Mitterrand ». « N'est pas François Mitterrand qui veut », a accusé M. Sarkozy, reprochant au PS son renoncement sur le nucléaire. Pour le besoin de la cause, M. Sarkozy a prétendu s’être rendu à Fukushima. C’est faux. Après la catastrophe japonaise, le président a accompli une visite de trois heures à Tokyo. C’était pour mieux répéter ses petites blagues sur les risques de Tsunami qui menaceraient sur les bords du Rhin, la centrale nucléaire de Fessenheim.

 

M. Sarkozy a fustigé sans surprise Eva Joly, la candidate verte et curieusement attaqué l’ancienne ministre de l’environnement de Lionel Jospin Dominique Voynet. M. Sarkozy l’accuse à tort d’avoir été ministre du temps libre. Ce maroquin éphémère fut confié en 1981 à l’ancien instituteur socialiste André Henry.

 

Derrière ces attaques se niche le souhait de séduire l’électorat écologistes en déshérence et nucléaro-compatible. Redécouvrant l’environnement, M. Sarkozy s’est donc dit contre les éoliennes dans la baie du Mont Saint Michel, contre l’exploration du gaz de schiste dans les Cévennes et contre les forages pétroliers devant les Calanques. Pendant le discours, sa porte-parole Nathalie Kosciusko-Morizet précise : le permis d’exploration en méditerranée, dit Melrose, ne sera pas renouvelé.

 

Enfin, outre les éléphants du PS, M. Sarkozy n’a pas oublié de critiquer le maire de Paris, Bertrand Delanoë, accusé d’avoir pour seule ambition Paris Plage. Ce fut un moyen de rendre hommage à l’ancien de la capitale Jacques Chirac, alors que son épouse Bernadette, démarche hésitante et lunettes teintées, avait chauffé la salle avant l’arrivée de Nicolas Sarkozy. Chaque voix compte.

 

Arnaud Leparmentier

Publié dans SARKOZY

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article