Malgré des réserves, feu vert pour M. Jouyet à la Caisse des dépôts

Publié le par DA Estérel 83

LeMondePolitique

 

 

Jean-Pierre Jouyet est actuellement président de l'Autorité des marchés financiers.

 

Finalement, les vagues annoncées ne furent que clapotis. La nomination de Jean-Pierre Jouyet, actuel président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), a reçu le feu vert, mardi 10 juillet, des commissions des finances de l'Assemblée nationale et du Sénat. Malgré quelques grincements de dents.

Au groupe socialiste, Daniel Goldberg, député de Seine-Saint-Denis, avait estimé que, pour cette première nomination à un poste stratégique, le choix d'un ancien membre du gouvernement de Nicolas Sarkozy n'était pas forcément le meilleur signal. A l'UMP, les réserves n'étaient pas moindres. "A gauche, la pilule a du mal à passer parce qu'il a été ministre de Sarkozy et, à droite, la pilule a du mal àpasser... parce qu'il a été ministre de Sarkozy", constatait Valérie Pécresse (UMP, Yvelines), qui a côtoyé M. Jouyet au gouvernement.

"UN VRAI PROBLÈME DE DÉONTOLOGIE"

Du côté du PS, plusieurs poids lourds sont intervenus pour rappeler le parcours et les qualités de ce haut fonctionnaire "réputé pour son sens de l'intérêt général, qui doit faire l'unanimité dans nos rangs". Au groupe UMP, certains, à l'instar de Pierre Lellouche (Paris), ont plaidé pour "faire du barouf""Il est apparu plus judicieux de se mobiliser sur des enjeux plus importants, note François Cornut-Gentille (Haute-Marne). On aurait pu faire du juridisme, mais ç'aurait été inaudible." Ce qui n'a pas empêché Christian Jacob, président du groupe, de juger que la nomination de M. Jouyet pose "un vrai problème de déontologie".



Principal problème soulevé : le passage de l'AMF à la CDC, quand le règlement de l'autorité financière interdit à ses membres de rejoindre, dans un délai de trois ans, une société qu'elle aurait eu à surveiller ou à contrôler. Le futur directeur général de la CDC a donc dû préciser les règles qu'il s'appliquerait. Il s'est engagé, s'il était nommé, à ne pas siéger aux conseils d'administration d'entreprises cotées dans lesquelles la CDC est présente. "Est-ce que cela veut dire qu'au-delà de trois ans, vous y siégerez ?", a demandé Pascal Terrasse (PS, Ardèche). "Ce droit est rouvert au-delà de trois ans", a sèchement répondu M. Jouyet.

 


"JE NE CROIS PAS QU'IL Y AIT DE DIFFICULTÉS"

"Il y a peut-être des inconvénients à ce que vous vous absteniez dans des établissements où doivent être prises des décisions stratégiques", a soulevé Hervé Mariton (UMP, Drôme). "Je ne crois pas qu'il y ait de difficultés", a rétorqué M. Jouyet, estimant que ce contrôle pouvait relever du directeur général délégué.

"On finit par subir le poids de toutes les fonctions de responsabilité qu'on a occupées", a seulement souligné Henri Emmanuelli (PS, Landes), qui, avec Marc Goua (PS) et Arlette Grosskost (UMP), a été désigné par la commission des finances de l'Assemblée pour siéger à la commission de surveillance de la CDC, dont il devrait prendre la présidence.

Patrick Roger

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article