Le jour où Sarkozy a jeté 18 milliards d’or par les fenêtres !

Publié le par DA Estérel 83

Marianne2-copie-1  Régis Soubrouillard  30/11/2010

 

Ancien journaliste au Monde, dans un essai de politique fiction qu'il situe en 2012 alors que DSK vient d'être élu président de la République, Philippe Simonnot revient sur la gestion désastreuse des réserves d'or français par le Ministre de l'économie de Jean-Pierre Raffarin. En 2004, un certain Nicolas Sarkozy, soucieux d'une gestion plus active de l'or Français, avait alors bradé 600 tonnes de lingots. Une perte de 18 milliards d'euros !

 

Nous sommes le 1er mars 2011 : DSK, trônant au Fonds Monétaire international, annonce sa candidature à la présidence de la République française. La plupart des socialistes s’y rallient. François Bayrou embraye alors que Daniel Cohn-Bendit, réalisant un rêve d'enfance, donne son accord à un «gouvernement d’union nationale». Dans un dernier sursaut d’orgueil, Ségolène Royal fait faux bond. Venu en sauveur, Strauss-Kahn l’emporte au second tour de la présidentielle face à un Sarkozy fragilisé en fin de mandat par une gestion calamiteuse de la crise.  

Essai d’anticipation politico-économique au titre provocateur Le jour où la France sortira de l'euro, le livre de l’économiste et ancien journaliste Philippe Simonnot prend la forme d’un dialogue entre «un journaliste ami» appelé «Candide», et un informateur répondant au nom de «Deep pocket».

Dans ce roman de politique fiction,en creux, on lit un décryptage de la crise -encore à venir…- dont l’auteur attribue la responsabilité aux banques centrales qui constituent l’ossature du système financier actuel, mais également des ébauches de solutions aussi audacieuses que libérales. 

Mais on trouve aussi quelques pépites croustillantes. Notamment un épisode qu’on ne se lasse pas de rappeler. Ministre de l’économie et des Finances du gouvernement Raffarin, en 2004, Nicolas Sarkozy cherche des sous partout et décide de mettre en œuvre avec le gouverneur de la Banque de France une gestion « plus active » des réserves d’or de l’Etat qui dorment à 30 mètres sous terre. Un matelas encombrant, « stérile », qui ne rapporte aucun intérêt et qu’il serait temps de faire fructifier.
C’est le raisonnement du Maître de Bercy. Sarkozy vendra 550 tonnes d’or soit un sixième des réserves de l’Etat. Un beau magot dont la valeur a plus que…triplé depuis. Au cours du lingot d’or aujourd’hui la France a « perdu » 18 milliards d’euros dans cette opération !
Depuis, la politique dorée de gestion active établie par Sarko se poursuit. En 2009, la Banque de France vendait encore 56 tonnes d’or pour 1,3 milliard d’euros, histoire de doubler ses bénéfices. Au total, ce sont là 600 tonnes d’or qui seront bradées…

L'EURO: UNE IDÉE ABSURDE D'EUROCRATES ET DE BANQUES CENTRALES
Au-delà des « anecdotes », c’est une relecture historique de la mise en place de l’euro, avec le brave démocrate chrétien Delors, incarnation de l’économie bien-pensante, bouffé tout crû par les banquiers centraux que propose Simonnot. Le postulat de l’auteur est  simple : si elle n'a rien d'une crise financière, la crise est bel et bien une crise monétaire dont les origines sont lointaines. Surévalué, l’euro condamnait et condamnerait encore les économies européennes, exception faite de l’Allemagne, à une crise inéluctable. 

L’euro est frappé d’irréversibilité : « une idée absurde d’eurocrates et de banques centrales qui ont pris le pouvoir en créant une monnaie et un taux d’intérêt unique. Il faut se rappeler qu’à l’origine du Marché commun, aucun de ses pères fondateurs n’avait prévu une monnaie unique. L’Europe souffre d’un vice congénital. Il consiste à émettre de la monnaie sans garantie ni contrepartie, comme l’or l’a été pendant longtemps». C’est le début de la fuite en avant. 

Seule monnaie universellement reconnue, dans son scénario,  Simonnot imagine le remplacement de l’euro par une monnaie en parité avec l’or, l’ « euro-or » dont il détaille la mise en œuvre :  abolition du cours légal de l’euro ; liberté de conclure des contrats et de monnayer l’or. Progressivement, « la bonne monnaie chasse la mauvaise », contrairement à la loi de Gresham et « l’euro-or » se substitue à l’euro, « l’Europe redevant une zone d’investissements attractives ».   

Dans le roman, « Deep pocket »/Simonnot  expose son plan à Nicolas Sarkozy et à DSK. Faute d’avoir écouté ses conseils, Sarkozy ne met pas en oeuvre la bonne politique économique. DSK, meilleur économiste, et bien plus libéral s’y résoudra. Le 14 juillet 2012, le président de la République annonce la dissolution de l’euro dans son allocution.

Publié dans Economie

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