La France unie

Publié le par DA Estérel 83

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La politique, c'est aussi une ambiance. Et celle de cette semaine est tout à fait particulière. Et tout à fait réjouissante aussi. C'est la réconciliation, enfin ! Après dix-huit semaines d'âpres combats qui ont bien failli la déchirer, la France s'apaise et se réunifie.

 

On en évoquait trois : celles de gauche, de droite et d'extrême droite qui se détestaient toutes. Et on n'en a vu qu'une seule, rassemblée le 8 mai sous l'Arc-de-triomphe : Nicolas Sarkozy et François Hollande côte à côte, réussissant sous le regard des Français une transition apaisée, parce que transcendés eux même par quelque chose de plus fort, l'amour de la France.

 

La scène n'aurait pas été possible sans la capacité du sortant à taire toute aigreur et n'avoir qu'une obsession : laver l'affront qu'avait essuyé Valéry Giscard d'Estaing en mai 1981, les sifflets. Et pour cela , partir dignement, en jouant les rassembleur avec cette compréhension tardive mais ô combien bienvenue que "quand on prend de la hauteur, on tire tout le monde vers le haut". Nicolas Sarkozy avait raté son entrée à l'Elysée , il est en train de réussir sa sortie.

 

La gauche y a mis du sien aussi. Le soir du 6 mai , c'était une demande d'apaisement qui montait de la place de la Bastille, de cette foule immense venue saluer la victoire de François Hollande. En finir avec les stigmatisations, assumer la France dans toute sa diversité et dans toutes ses couleurs. Voilà ce qu'elle demandait. Une autre pratique du pouvoir.

 

C'était à la fois immense et beaucoup plus raisonnable que l'espoir de changement social qui avait conduit des centaines de milliers de Français à se précipiter le 10 mai 1981 sur cette même place pour sonner le glas du giscardisme et du barrisme.

 

C'est que la crise est là, de nouveau exacerbée par les difficultés de la Grèce à constituer un nouveau gouvernement et à se sortir de son inextricable endettement. Le jeu de dominos reprend, la France est sous surveillance. Cela oblige à la responsabilité, y compris durant la campagne des élections législatives où de nouveau tout va se tendre.

 

L'UMP a trouvé son thème de campagne : le refus des pleins pouvoirs à la gauche qui, en cas de victoire, se retrouvera effectivement dans cette situation historique d'avoir l'Elysée, Matignon, les deux chambres et la plupart des leviers locaux.

 

La droite revendique la cohabitation. Pour espérer l'obtenir, elle doit doser ses attaques, se montrer responsable, éviter tout ce qui peut nourrir la spéculation alors même qu'elle est sous la pression d'une extrême droite qui la pousse exactement au jeu contraire car, elle, souhaite la crise de l'euro.

 

La France unie était une belle image. Mais ce n'était qu'une illusion.

Publié dans Politique

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