Free attaque SFR pour ses mobiles subventionnés

Publié le par DA Estérel 83

L'Expension

 

 

Le trublion des télécoms a porté plainte contre SFR pour concurrence déloyale. Il accuse les subventions à l'achat de mobile d'être du crédit à la consommation déguisé.

REUTERS/Benoit Tessier

Accusé de nuire à l'emploi dans les télécoms par sa politique low cost, Xavier Niel ne relâche pas sa pression. Free a annoncé mercredi avoir porté plainte au tribunal de commerce contre SFR pour concurrence déloyale. Le trublion des télécoms dénonce "le crédit à la consommation déguisé" que constitue, selon lui, le fait de subventionner des téléphones, confirmant une information de Capital.

Dans une interview au magazine, le patron de Free, Xavier Niel, dénonce "les taux d'usure de 300 ou 400%" pratiqués selon lui via les forfaits proposant un engagement dans la durée en échange du subventionnement du téléphone portable choisi.

Pour sa part, Free Mobile "propose le paiement comptant à des prix parmi les plus bas du marché ou un règlement échelonné, sans frais, pour les mobiles à moins de 200 euros. Au-delà de ce montant, on vend le terminal sans marge et avec un crédit à la consommation au taux raisonnable de 9,99%. Tout est transparent", affirme Xavier Niel.

"Nous avons déposé plainte contre SFR auprès du tribunal de commerce de Paris pour faire reconnaître la nullité de ce type de contrat. Nous les assignons pour concurrence déloyale", détaille le patron de Free.

SFR n'est toutefois pas le seul à recourir à cette pratique. 90% des téléphones en France sont commercialisés par le biais d'une subvention. Mais Free se refuse pour l'instant à dire s'il poursuivra également Orange et Bouygues Telecom.

Cette plainte intervient en plein débat sur la loi Chatel, que les opérateurs souhaitent voir réviser, notamment pour rendre plus difficile le désengagement des abonnés et éviter leur migration vers des offres sans engagement dans la durée, comme celles proposées par Free. La loi Chatel de 2008 prévoit entre autres la gratuité du temps d'attente avant la mise en relation téléphonique avec l'assistance technique, mais aussi la possibilité pour un abonné engagé pour 24 mois de se désengager au bout d'un an et de partir en ne payant que 25% du montant encore dû.

Mercredi matin, lors de son audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat, le PDG d'Orange Stéphane Richard a estimé que "depuis des années, tout a été fait pour augmenter les droits des consommateurs, y compris jusqu'à l'absurde". "La loi Chatel en a remis une louche en donnant la possibilité aux clients de réduire les durées d'engagement" de leurs forfaits, a-t-il déploré, soulignant aussi qu'en rendant les "hotlines gratuites, il ne faut pas s'étonner que les opérateurs délocalisent".

Publié dans Economie

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