Enfants étrangers déscolarisés: un parfum d'alternance

Publié le par DA Estérel 83

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Le revirement, c'est maintenant. Après un blocage de plus de huit mois, le préfet de Seine-et-Marne, Pierre Monzani, s'est semble-t-il rappelé qu'il était là pour faire appliquer la loi dans son département. Lundi 14 mai, les dix-huit enfants de familles étrangères placées en hébergement d'urgence vont enfin pouvoir faire leur rentrée à l'école de Rubelles, petite commune près de Melun. Le maire UMP, Jacques Baumann, qui refusait depuis octobre de délivrer à ces enfants un certificat de scolarisation a dû se plier aux injonctions du préfet, resté jusque-là bien discret.

Dix-huit enfants sont déscolarisés depuis des mois à RubellesDix-huit enfants sont déscolarisés depuis des mois à Rubelles© NB

Mercredi 9 mai, un rassemblement devant la préfecture avait marqué le point d'orgue d'une mobilisation des différentes associations qui défendent ces familles RESF (Réseau éducation sans frontière), Ligue des droits de l'homme (LDH), ou Amnesty. Plusieurs élus locaux et des personnalités politiques comme Olivier Besancenot s'étaient jointes au rassemblement. Avec un petit cours de droit des enfants, administré par un spécialiste.
« Nous avons été reçus par un représentant du préfet qui nous a expliqué qu'ils n'étaient pas restés les bras ballants pendant tout ce temps. Il nous a lu une lettre adressée au maire lui rappelant ces obligations en la matière et le prévenant qu'il encourrait des sanctions pénales s'il persistait », rapporte Nicole Fautrel de la LDH qui suit le dossier depuis plusieurs mois.
Ironie de l'histoire, la lettre a été adressée au maire le 7 mai dernier, au lendemain de l'élection de François Hollande, comme si, dans ce volte-face, flottait un petit air d'alternance politique.

Un dispositif particulier pour accueillir les familles et leurs enfants

Pas dupes, les associations se réjouissent néanmoins de cet heureux dénouement. Après les préventions exprimées par les familles de la commune, la polémique politique et la médiatisation autour de cette affaire, elles espèrent que la rentrée de ces enfants pourra se faire dans la sérénité.

Policiers devant l'école de RubellesPoliciers devant l'école de Rubelles© NB

« L'éducation nationale a mis en place un dispositif pour pouvoir accueillir demain les parents et les enfants, explique Nicole Fautrel. Les deux enseignants spécialisés en CLIN (classe d'initiation pour enfants non-francophones) devraient être présents. Nous allons les accompagner dans leur rentrée», assurait dimanche Nicole Fautrel.

Publié dans HOLLANDE

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