Budget 2012 : 30.000 postes de fonctionnaires supprimés

Publié le par DA Estérel 83

Les Echos

 

 

 

Les ministres seront fixés aujourd'hui sur leurs crédits. La masse salariale de l'Etat va baisser. 700 millions d'euros sont ajoutés pour l'emploi, la défense, l'écologie, la sécurité et la culture.


 

C'est une première : la masse salariale de l'Etat devrait diminuer, légèrement (de 200 millions, soit 0,25 %), l'année prochaine. Les ministres, qui doivent recevoir aujourd'hui leurs lettres-plafonds fixant leurs crédits pour 2012, ne bénéficieront pas de rallonges significatives à l'approche de l'élection présidentielle, lutte contre le déficit oblige : leurs dépenses continueront globalement d'être gelées en valeur absolue (à 278 milliards d'euros), en dépit de l'inflation. Et ils devront encore appliquer la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, qui se traduira par environ 30.500 suppressions de postes l'année prochaine. Si ce chiffre est un peu inférieur aux 33.000 prévus dans la loi de programmation 2011-2013, c'est parce que l'Etat table sur de moindres départs en 2012, après une année 2011 marquée par un surcroît de départs lié à la réforme des retraites (les mères de trois enfants sont très nombreuses à s'arrêter). Le gouvernement table d'ailleurs sur des suppressions de postes supérieures aux 31.638 prévues cette année.

L'Education nationale sera à nouveau la première concernée (lire ci-contre), et l'intérieur devra aussi respecter la règle du « 1 sur 2 » , en dépit de la grogne sur ce sujet à droite. Seule la justice verra ses effectifs progresser, de plus de 500. Ce ne sera pas de trop pour appliquer les réformes : garde à vue, jurys populaires, hospitalisation d'office, etc. Les effectifs de la recherche resteront stables, conformément aux engagements.

Respect du gel des dépenses

Par rapport aux crédits prévus dans le budget triennal, seuls 700 millions d'euros ont été rajoutés pour assumer les surcoûts imprévus. Ils sont couverts par de moindres dépenses (dotation au budget européen, compensation des primes lors des fermetures de PEL, etc.), ce qui permet de respecter le gel. L'écologie va bénéficier de 160 millions de plus pour l'Agence de financement des infrastructures de transport de France, privée des recettes de la taxe poids lourds, toujours encalminée (des économies devront être faites par l'Afitf puisque la taxe devait rapporter plus de 400 millions en 2012). La défense aura 100 millions de plus pour les frais liés à l'essence chère, l'intérieur et la culture (Philharmonie de Paris) 50 millions chacun, l'éducation 150 millions (accueil des élèves handicapés), de même que l'emploi. Pour ce dernier, il s'agit du reliquat du plan d'urgence annoncé en février.

Cela ne veut pas dire qu'au total leurs crédits augmenteront. Ainsi, le budget de l'emploi sera-t-il ramené à un peu plus de 10 milliards, contre 11,4 milliards en 2011. «  C'est possible car des mesures de relance ne sont plus reconduites  », justifie le gouvernement. Le nombre de contrats aidés sera le même qu'en loi de Finances initiale 2011 (avant le coup de pouce), soit 390.000. 

«  Les ministres ont vraiment joué le jeu du budget triennal  », se félicite-t-on au sein du gouvernement, François Fillon n'ayant pas eu à rencontrer un de ses ministres pour arrondir les angles (Frédéric Mitterrand a tenté d'obtenir une grosse rallonge). Il reste à respecter le budget 2011, ce qui ne sera pas simple : aux 460 millions de l'affaire des frégates s'ajoutent les opérations extérieures (Libye), qui vont déraper, et la sécheresse (déjà 200 millions d'acomptes). La fin d'année sera difficile.

Publié dans Nation

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